La guerre 14-18 vue par une Agésinate de 20 ans
« Sait lire et écrire mais ne sait pas nager », Amélie Grondin feuillette le carnet militaire de son arrière-grand-père, Raphaël, un Agésinate mobilisé lors de la guerre de 14-18. Le livret est précieusement conservé avec les décorations et autres honneurs dans une boîte en fer.
Des objets témoins de la « Grande guerre », il en demeurent encore dans les familles d’Aizenay. Pourtant éloignée de la ligne du front, celle qui était alors « la 7e commune la plus peuplée de Vendée » a payé un lourd tribut. « Selon les recencements de la population, entre 1911 et 1921, celle-ci est passée de 4512 âmes à 3954 », souligne Christian Coulon, président du conseil des sages. Jusqu’en 1936, au moins, la commune garde les stigmates de cette saignée démographique.
Une exposition…
Aizenay et la « Grande guerre » ? À l’heure du centenaire, « tout est parti d’une idée du maire de recencer tous les villages d’Aizenay existant au début du 20e siècle et leurs habitants décédés à la guerre 14-18 », explique Christian Coulon. Résultats des recherches : 128 hameaux et le bourg alors constitué de 25 rues et « 720 hommes mobilisés dont 230 tués à la guerre - cela fait un mort par semaine, aucune famille n’est épargnée », indique Amélie Grondin, étudiante en Master Patrimoine et musée.
Sous l’impulsion du conseil des sages, un appel a été lancé pour recueillir témoignages, objets et documents auprès des Agésinates. Pour valoriser tout ce patrimoine, l’idée d’une exposition s’est vite imposée. Comme de recourir, durant l’été 2014, à Amélie Grondin pour rédiger et mettre en scène les textes. « J’ai voulu une présentation originale. Je me suis mise dans la peau d’une jeune femme, habitante d’Aizenay et j’ai raconté, de manière un peu romancée, comment la guerre a chamboulé les vies d’ici. »
…et un recueil enrichi
« L’exposition a rencontré un vif succès », avance Marie-Annick Charrier, adjointe au maire à l’intergénérationnel. Décision a donc été prise d’éditer un recueil rassemblant l’intégralité de l’exposition. « Il a même été enrichi de photos, de documents et de correspondances », ajoute Gérard Malherbe du conseil des sages.
Le recueil, disponible en mairie, imprimé sur papier glacé, a été tiré à 150 exemplaires « une réédition est envisagée, comme de mettre le contenu de l’ouvrage sur le site internet de la mairie » confient, de concert, Marie-Annick Charrier et Roland Urbanek, conseiller municipal délégué à la Valorisation du patrimoine.