Une virée alcoolisée, des vies au fossé

C’est la vie de deux frères, Guy et Georges, qui est évoquée à la barre du tribunal, ce jeudi 20 juillet. Ils ont deux ans d’écart, totalisent à eux deux 60 ans d’existence, 28 mentions au casier judiciaire, 22 condamnations, 7 enfants, nombre de travaux d’intérêt général et de séjours derrière les barreaux.

« Il y a de meilleurs endroits pour une rencontre de famille », constate le juge.

Les faits qui leur sont reprochés ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux qui leur ont valu leurs précédents ennuis. Une virée alcoolisée et nocturne à cinq avec des copains (qui eux n’ont rien fait, rien vu, endormis qu’ils étaient), une voiture que l’on vole, sans permis, et qui termine sa course au fossé. Puis l’incendie du véhicule, comme à la télé, pour éviter les empreintes.

Sans oublier une maladresse, cette fois-ci un portable qui a permis de les « cueillir » sans difficulté.

À la question du juge, qui tente désespérément de secouer l’ambiance de fatalité qui plane au-dessus du prétoire : « Quels sont vos rêves ? », Guy répond qu’il n’en a pas. Les avocats rappellent l’enfance difficile, la mère alcoolique, les placements dès le plus jeune âge, les démarches pour trouver un emploi, effectuées, pour l’un en maçonnerie, pour l’autre en chaudronnerie. Les prévenus semblent résignés. « Vous attendez que la justice passe », constate le juge.

De récidives en récidives, le temps des travaux d’intérêt général est pour eux terminé. Guy est l’aîné, son passé est plus lourd, sa conduite en prison a été émaillée d’une tentative de fabrication de bière en cellule, il est condamné à 18 mois d’emprisonnement dont six de mise à l’épreuve.

Georges, qui se sera contenté d’affirmer « qu’il est influençable », est lui condamné à un an d’emprisonnement dont six de mise à l’épreuve.