Le Journal du Pays Yonnais

L’artiste Mewie Fish sculpte de drôles de poupées

- Philippe Ridou L’atelier est place du Champ de foire à Beaulieuso­us-la-Roche. Il est ouvert tous les samedis de 10 h à 12 h. Créations à découvrir sur le site www.mewiefish. com.

Mewie Fish, de son nom d’artiste, vient de s’installer à Beaulieu-sous-laRoche. L’illustratr­ice et sculptrice s’est spécialisé­e dans les poupées articulées et commence une activité de tatouage.

« Cela a commencé par hasard, en 2007. Je cherchais sur le net des idées de création et je suis tombée sur un site de poupées articulées », raconte Mewie Fish, une jeune artiste. Un genre particulie­r de poupées appelées « BDJ, de l’anglais ball jointed doll, autrement dit poupées à joints sphériques », explique la sculptrice, tout en disséquant un de ses modèles pour montrer le mécanisme : des élastiques, maintenus par des crochets, reliant la tête et les pieds ainsi que les deux bras. Tout un art et beaucoup de patience.

Un travail de titan

Sa curiosité piquée et encouragée par une amie, Mewie s’attache à confection­ner sa première poupée. « Les premiers essais sont laborieux », concède-t-elle, d’autant que le procédé est (très) long et fastidieux. « J’ai d’abord créé le profil et la face de la BDJ sur papier. J’en ai ensuite fait un prototype en polystyrèn­e. Le tout doit être recouvert de résine en vue d’obtenir un moule de la poupée, détaille Mewie, puis je remplis le moule d’argile. Une fois sec, il faut poncer tous les membres y compris les doigts minuscules. »

Réaliser une poupée de A à Z recquiert des mois de travail : « plus d’un an, à raison de 50 heures par semaine », confie Mewie. Et encore davantage pour customiser la BDJ (vêtements et maquillage).

Des poupées pour les collection­s

« J’aime sculpter des créatures imaginaire­s et de petits monstres. Les réalisateu­rs Tim Burton et Hayao Miyazaki m’inspirent beaucoup », commente Mewie. En 2011, la sculptrice sort son premier modèle. Il répond au doux nom de XB12, a des traits androïdes, mesure 30 cm et compte 18 points d’articulati­ons. Mewie le présente à un festival spécialisé, le Ldoll à Lyon. Les retours sont positifs. D’autres modèles suivent dont certains moins imposants et, en partie, moulés en Corée du Sud : « pas parce qu’ils sont moins chers mais parce que ce sont les spécialist­es », assure Mewie, pas mécontente de s’épargner des heures de ponçage.

L’univers des BDJ constitue une niche. Originaire­s d’Asie, elles intéressen­t essentiell­ement des collection­neuses, dont une grande partie vit aux États-Unis. « Un modèle se vend et se revend entre 600 et 1 000 € », glisse l’artiste. La plupart des ventes se font par internet.

Divers champs d’expression

Mewie a quitté sa Normandie natale pour suivre son compagnon, Galien, illustrate­ur, avec lequel elle partage un atelier d’exposition, place du Champ de foire à Beaulieu-sous-la-Roche. (Voir notre édition du 20 juillet 2017).

Avant les BDJ, Mewie a illustré quelques albums pour enfants, « un milieu où il est difficile de percer », reconnaît l’artiste. Elle réalise également des dioramas - scènes miniatures, modélisées et détaillées.

Son dernier projet en cours ? Le tatouage. « Je me suis fait tatouer il y a trois ans, cela a été une révélation », confie Mewie. Elle y voit une démarche « plus ou moins mystique et chamanique » et un nouveau champ d’expression.

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Mewie Fish expose ses poupées articulées et autres créations place du Champ de foire à Beaulieu-sous-la-Roche.

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