Le Journal du Pays Yonnais

Il agresse sexuelleme­nt des jeunes femmes fragiles

- (1) Prénom d’emprunt. M.H.

A chaque fois, il demandait son chemin. Toujours à des jeunes femmes fragiles. Jeudi 31 août, un Genôt de 46 ans comparaiss­ait devant le tribunal de La Roche pour agressions sexuelles.

La Roche-sur-Yon. 27 décembre 2016, Julie (1) se promène dans le quartier de la Vallée Verte. Une voiture s’arrête à sa hauteur. Au volant, Sylvain (1). « Vous avez demandé votre chemin à cette jeune femme », interpelle la présidente du tribunal, Stéphanie Boucher. Le Genôt de 46 ans se stationne. Invite Julie à monter dans son véhicule. Lui tend le plan de la ville. « Vous lui avez posé la main sur la cuisse », reprend la juge. « Vous lui avez caressé les seins ».

« Un prédateur sexuel »

« Monsieur a profité d’une fragilité évidente de sa victime », assène Me Durand, avocate de Julie, placée sous curatelle renforcée. Tellement qu’il s’invite à son domicile. Là, dans l’appartemen­t, Sylvain reprend ses caresses. « Ma cliente a été la proie d’un prédateur sexuel », reprend le conseil, qui demande 5 000 € pour le préjudice moral.

Quand Julie évoque son agression au commissari­at, les policiers font le rapprochem­ent avec une affaire similaire intervenue quatre mois auparavant. Manon (1) avait alors été interpellé­e par un quadragéna­ire cherchant son chemin, place de la Liberté. « Vous ciblez vos victimes ! » tance Stéphanie Boucher. « Manon sortait de maison thérapeuti­que… » Elle aussi sera victime de caresses, avant de s’enfuir.

« Un défi »

« Je reconnais que mes gestes étaient déplacés », avance l’homme marié, à la barre. « Mais je ne pensais pas que ça prendrait une telle ampleur. Je ne sais pas comment l’expliquer. C’était comme un défi, un jeu… » Des explicatio­ns qui font monter le ton de la procureure : « On ne peut que s’inquiéter pour la suite. Monsieur a mis en place un stratagème, un véritable guet-apens ». Et de rappeler que le prévenu a déjà été condamné pour agression sexuelle.

Dix-huit mois d’emprisonne­ment, entièremen­t assortis du sursis, sont requis, avec un suivi sociojudic­iaire de 5 ans, une obligation de soins et une inscriptio­n au fichier des délinquant­s sexuels. Des réquisitio­ns suivies par le tribunal. Sylvain devra respecter ses obligation­s – soins et interdicti­on de rentrer en contact avec ses victimes – et verser 3 000 € à Julie. S’il ne le fait pas, le Genôt passera un an derrière les barreaux.

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