Le Journal du Pays Yonnais

Barbières, un métier au poil !

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Après une formation prévue en novembre prochain, Justine Guillet et son équipe de coiffeuses officialis­eront leur spécialité dans la taille de la barbe. Comment y vient-on quand on n’en est pas soi-même équipée ? Un poil de folie ? Un effet de mode ? Réponse sans sourciller.

Toute petite, Justine Guillet a entendu parler de BarbeRouss­e et Barbe-Bleue. Un peu aussi sûrement des Barbapapas. Pourtant, elle a préféré couper les cheveux en quatre et s’est lancée dans la coiffure. Depuis quatre ans, elle tient le salon Coiff’Ambiance à Aizenay. Un salon qui va évoluer cette année, non pas tant pour son déménageme­nt au local d’à-côté le 19 septembre que par la discipline à laquelle vont s’adonner les salariées Charlène Robreteau et Laurie Masson.

De mèche, les trois coiffeuses vont suivre une formation de barbière. Pourquoi ? « Parce que c’est tendance et qu’il y a de la demande », résume Justine Guillet. La barbe finement taillée que l’on voit depuis troisquatr­e ans n’est-elle pas justement un effet de mode, comme la banane des rockeurs, la crête des punks ou plus récemment la coupe au bol d’on ne sait pas trop qui ? « Non, non, y’aura toujours des barbus ! » sourit la coiffeuse en chef, qui admet tout de même que la pilosité entretenue vient des grandes villes et des magazines.

Dans le commerce, faut innover !

Aizenay compte déjà un barbier spécialisé à quelques centaines de mètres, Landry Coiffure. Le filon du poil est-il si bon pour que les autres salons s’y mettent ? « Dans le commerce, il faut toujours innover et se démarquer », prévient Justine Guillet. « Ce sera un service en plus. Pas pour ne faire que ça. Et puis, 25 à 30 % de notre clientèle peut être concernée. Notre salon fait déjà 45 % d’hommes ». Les deux tiers avec du poil au menton.

Mais au fait, c’est quoi une barbe bien taillée ? Pour Justine Guillet, « ça dépend des gens. Les courtes vont être bien sur certains, mais mon beau-frère en a une longue qui lui va. Sans être spécialisé­es dans le visagisme, nous savons que c’est la base du boulot de coiffeuse. Au fur et à mesure, on sait ce qui va aux gens ».

Un investisse­ment

La mise en plis de ce nouveau service ne se fera pas sans dépense. Un poil cher, l’investisse­ment ? « La formation, le fauteuil à 1 500 €, les produits… » énumère la patronne qui préfère ne pas trop parler chiffres. Quels produits ? Les poils ne seraient donc pas traités comme les cheveux ? « Surtout pas ! Il y a des techniques particuliè­res pour la coupe, puisque c’est du poil et non du cheveu. Donc il faut des huiles, de la cire, du shampooing pour nettoyer et nourrir… Une barbe pas entretenue, ça se voit vite ».

Pour mettre toutes les chances de capter les poilus, le trio de coiffeuses prévoit également d’élargir son créneau horaire. « On fera du nocturne un vendredi sur deux jusqu’à 20 h 30. Ce n’est pas forcément lié à l’activité de barbière, mais on veut se faire connaître et attirer encore plus de clientèle ». Epi c’est tout.

 ??  ?? Charlène Robreteau, Justine Guillet et Laurie Masson : non contente de crêper les chignons des femmes, elles vont bientôt travailler sous le nez et à la barbe des hommes.
Charlène Robreteau, Justine Guillet et Laurie Masson : non contente de crêper les chignons des femmes, elles vont bientôt travailler sous le nez et à la barbe des hommes.

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