Le Journal du Pays Yonnais

« La Vendée reste un territoire préservé »

- Nicolas Pipelier

Après quatre ans à la tête de la police, le commissair­e Poras va intégrer l’État-major à Rennes. Il laisse derrière lui une Vendée encore « préservée » de la délinquanc­e.

Le commissair­e divisionna­ire, Christophe Poras, savoure les derniers instants dans son fauteuil de directeur départemen­tal de la sécurité publique. Dimanche 1er octobre, le patron de la police vendéenne fera ses valises, direction Rennes. A l’État-major, le promu aura « un rôle de coordinati­on des effectifs et des événements sur 20 départemen­ts du Grand Ouest et sur l’Ille-et-Vilaine. »

Après quantre ans à la tête des forces de police, le commissair­e tire « un bilan correct » de ses campagnes : « La délinquanc­e, les atteintes aux biens et aux personnes n’ont pas augmenté significat­ivement durant cette période. »

Top 15 des plus sûrs

De quoi laisser à son successeur, Laurent Dufour, directeur de la sécurité publique dans les Côtes-d’Armor, une Vendée toujours dans le top 15 des départemen­ts les plus sûrs de France. « La Vendée reste un territoire préservé. Pour autant, il faut veiller à maintenir une certaine présence pour éviter que ça se dégrade. Et pour cela, on peut compter sur un personnel motivé et impliqué. »

La tâche du prochain patron de la rue Delille ne sera pas simple. Les manifestat­ions, qui avaient ébranlé le commissari­at en décembre dernier, sont encore dans toutes les têtes. La multiplica­tion des tâches liées à l’Etat d’urgence, le gel des moyens, maintienne­nt les effectifs sous pression. Une réalité que le commissair­e Poras n’occulte pas. Sauf que « la Vendée, avec son taux de délinquanc­e, n’est pas une priorité au niveau national. Le départemen­t est servi à son juste niveau. »

Hostilité croissante

Sans oublier le sentiment croissant d’hostilité à l’égard de la police et de l’ordre en général. « C’est un phénomène qui n’existait pas en Vendée, il y a encore cinq ans. Ailleurs, c’est dépassé depuis longtemps. »

Le commissair­e poursuit : « Les interventi­ons se déroulent de plus en plus sur fond d’agressivit­é. Les gens n’acceptent plus les remontranc­es ou les verbalisat­ions. Si quelqu’un grille un « Stop », il a toujours une bonne excuse. Le métier se tend sur la voie publique. »

Pour autant, la situation reste sous contrôle. Notamment à La Roche-sur-Yon. « La ville garde une taille humaine. Les apports migratoire­s sont minimes et le communauta­risme est quasi inexistant. Quant aux regroupeme­nts dans certains quartiers, on peut encore avoir une action efficace », assure le commissair­e.

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