Le Journal du Pays Yonnais

« 40 ans… C’est l’âge où nous devenons ce que nous sommes »

- Propos recueillis par Nicolas Pipelier

Poids lourd du festival l’Air d’en rire, Olivier de Benoist revient dans le Pays yonnais avec son spectacle 0/40 ans, qui fleure bon la crise de la quarantain­e. Le misogyne de service, qui fait les belles heures de Vivement dimanche, assure s’être soigné… Rencontre.

D’où vous vient ce goût immodéré pour la gent féminine ?

J’ai baigné dans un univers d’hommes, entouré de six frères. J’ai fait ma scolarité dans des établissem­ents non-mixtes, du scoutisme… et pour nous les femmes étaient comme des extraterre­stres. On avait plus peur des filles que des loups, d’où cette fascinatio­n.

Pas marre de cette image de misogyne qui vous colle à la peau ?

Non. Ça a été mon point d’entrée pour me faire connaître dans le métier. C’est parti d’une blague que j’ai lancée. Je voulais défendre les femmes contre les féministes, puis contre les hommes. J’ai vu que ça suscitait pas mal de réactions, j’ai donc creusé le sillon.

Il paraît que vous vous êtes soigné, du moins telle est l’accroche de votre nouveau spectacle…

Je pars de ça pour ouvrir le spectacle et changer de direction. Comme une liaison entre l’avant et ce que je veux faire maintenant. Je remonte le fil de ma vie en passant par l’enfance, l’école, ma période d’avocat, les 30-40 ans avec l’arrivée des enfants et ma quête artistique.

Pourquoi ce coup d’oeil dans le rétro à 40 ans ?

Quarante ans est un âge terrible. Car c’est l’âge où nous devenons ce que nous sommes disait Charles Peguy. C’est aussi un âge, a priori, où l’on se connaît un peu mieux. Une étape où l’on peut encore changer de voie, comme à une station de péages ouverte sur plusieurs routes.

Vous dîtes dans le spectacle « à 40 ans, on arrête les conneries ou on les commence ». Est-ce à dire que l’Olivier de Benoist va s’assagir ?

Je ne pense pas. Ça n’est pas dans mon tempéramen­t. J’ai la chance de pouvoir faire du oneman-show depuis mes 30 ans. J’ai obtenu beaucoup de succès, j’ai fait plus de 500 dates et des tournées à guichets fermés. Je ne vois pas pourquoi je changerai maintenant.

Vous arriverez à SaintDenis-la-Chevasse après une tournée monstre, est-ce qui vous restera encore un peu de jus pour le public vendéen ?

Bien sûr. Comme je m’amuse, ça ne me fatigue pas. C’est comme un sportif de haut niveau qui enchaîne les rencontres. On finit par avoir le rythme. Pas de risque que je sorte grillé en sortant de scène.

Pour continuer sur la métaphore sportive, vous posez avec une raquette sur votre affiche, pourquoi ?

Un clin d’oeil à mon enfance. J’ai fait du tennis quand j’étais gamin et j’aime l’idée d’échanger avec la salle.

En matière d’échange, vous avez des références ?

En France, Gad Elmaleh le fait très bien. A l’étranger, Ricky Gervais et Louis C.K sont également à l’aise dans cet exercice.

Connaissez-vous le Pays yonnais ?

J’ai déjà joué une fois à La Roche-sur-Yon et La Rochelle qui n’est pas loin. J’aime les paysages, l’ambiance et la quiétude des lieux. Pour moi, venir à Saint-Denis-la-Chevasse ça sera, un peu, comme passer des vacances.

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