Regnault quitte le conseil municipal
L’ancien maire, Pierre Regnault, a donné sa démission du conseil municipal. Le point final d’une action politique, longue de 28 ans, qui a contribué à modifier la physionomie de la Ville.
Lors du dernier conseil municipal, Pierre Regnault avait la mine des mauvais jours. La barbe naissante, l’air renfrogné, l’ancien maire n’était visiblement pas en grande forme. Au point de piper mot durant la séance et partir avant la fin. Pas à son habitude, lui qui n’a jamais manqué d’épingler le maire sur ses approximations.
Comme une confirmation de cette méforme, l’ancien maire de La Roche-sur-Yon a annoncé sa démission du conseil municipal, mardi 2 octobre, sur sa page Facebook et sur son compte Twitter. « Ces mandats ont été d’une richesse exceptionnelle et je pense, avoir été, à ma façon utile à notre ville et à nos concitoyens. Ce n’est pas à moi d’en faire le bilan. L’histoire le fera. »
La fin d’un engagement politique, long de 28 ans. Lui, qui est entré dans la politique par le sport, comme adjoint de Jacques Auxiette de 1989 à 1995, a assurément marqué la Ville. Notamment, comme 1er adjoint au maire, chargé des finances et de l’économie de 1995 à 2001, ou comme vice-président de l’Agglo en charge du logement.
Le déclin
Des portefeuilles stratégiques qui lui ouvriront les portes de la mairie en 2004, après l’élection de Jacques Auxiette à la Région. Apprécié pour sa rigueur et sa connaissance des dossiers, l’ingénieur sera réélu dès le 1er tour en mars 2008, « à la tête d’une liste de gauche et d’écologistes ». De quoi lui laisser les coudées franches pour prendre la présidence de l’Agglo de 2008 à 2014.
En bon socialiste, l’élu a également veillé à maintenir la ville à gauche en ravissant, à deux reprises, le fauteuil de conseiller général de La Roche-sur-Yon nord, de 1998 à 2015.
Sa défaite aux municipales face à Luc Bouard a marqué son déclin. Evincé, l’ex-premier édile n’a jamais trouvé sa place dans le groupe d’opposition. Au point de laisser le leadership à Joël Soulard, son ancien adjoint à l’urbanisme.
La dissension a atteint son paroxysme lors des Présidentielles lorsque Pierre Regnault a clairement pris parti pour Emmanuel Macron lors de la campagne. Une prise de position qui a contribué à l’isoler au sein du groupe de gauche. Et a précipité son départ du conseil municipal après un clash avec les socialistes yonnais au sujet de la publication d’une tribune sur « les emplois aidés » dans le dernier Roche plus.
Le bâtisseur
Malgré ces dissensions de fin de parcours, l’élu reste une des figures du paysage politique yonnais qu’il a contribué à modifier durablement. On lui doit notamment la place Napoléon, la création de l’Agglomération en 2010, le lancement des programmes de requalification des quartiers sensibles, les perspectives du Pentagone 2006-2020, la création de zones d’activités ou encore la constitution de réserves foncières sur près de 200 hectares.
« Des années passionnantes et riches qui, c’est vrai, impactent fortement la vie personnelle et familiale, ce qui n’est jamais sans conséquences. Le moment est venu pour moi de passer à autre chose », a-t-il rédigé en guise d’adieu. Depuis, le nouveau retraité s’est muré dans le silence.