Il coache le cerveau des sportifs
Il a été volleyeur, entraîneur et prof de sport. Aujourd’hui, Didier Romain est préparateur mental. Dans son « équipe », quelques athlètes de l’AC La Roche. Rencontre.
« Je ne suis pas un faiseur de miracles ». Didier Romain n’a pas de baguette magique. Pas de recette préconçue. « Mon boulot, c’est de travailler ce qui va faire, ou pas, la performance d’un sportif ». Le sport, il l’a expérimenté sur le terrain. A coups de smashs, de réceptions et de passes. « Au volley, j’étais un très gros compétiteur. Je n’aimais pas la défaite », insiste le Luçonnais d’origine. Entraîneur, il n’a pas changé. Dans sa tête non plus, d’ailleurs. « Joueur et coach, je me suis toujours posé des questions. Comment pouvaiton se préparer aussi bien et passer autant à travers le jour de la compétition ? J’ai cherché des explications ».
« Je ne suis pas un psy »
Le professeur d’EPS a posé son sac. Décroché un Master de préparation mentale. Créé sa société : Perfoptimum. « Je ne suis pas un psy, chacun son métier ». Pas un entraîneur, non plus. « Je ne fais pas les choses pour qu’un sportif devienne champion du monde, je le fais pour tout le reste », claque-t-il.
Dominique Guillet, lui, s’occupe de la « caisse » de ses athlètes de l’AC La Roche. « J’ai croisé Didier sur un colloque, il y a trois ans. J’ai écouté ». Depuis, l’échange se fait dans les deux sens. Coéquipier dans le même camp. « Il y a des questions auxquelles je ne peux pas répondre », souffle « Moustache ». « Il faut accepter d’avoir besoin d’aide ». Pas tous les coachs qui l’avouent… « Beaucoup nous regardent d’un mauvais oeil », avoue Didier. « Moi, mon objectif, c’est que le sportif ait une performance durable. Pas qu’il soit dépendant de moi. Il me sollicite s’il a besoin ».
« Tout ce qui n’est pas dit »
Des athlètes yonnais ont son numéro sur leur répertoire. Les basketteuses bellevilloises ont, un temps, fait appel à lui. « Lors de nos entretiens, je veux que ce soit pratique ». Des petits exercices pour mieux sortir « tout ce qui n’est pas dit ». « Si ton cerveau tourne à se poser des questions, il n’est pas disponible pour faire tourner les jambes ». Cogiter, c’est aussi se blesser. S’user, même. « Tout l’inverse de ce qu’un entraîneur souhaite », enchaîne Dominique Guillet. « Le but, c’est que l’athlète s’épanouisse. Qu’il réussisse sa vie d’homme, aussi… » Pas un miracle, juste une philosophie.