Des adolescences brisées
Placée à l’âge de 12 ans Nathalie a été placée à l’âge de 12 ans en famille d’accueil. La jeune fille n’a jamais connu son père et a été élevée par une mère violente. « Coups de poing, coups de pied et insultes » ont rythmé son enfance. Au point de la pousser au suicide. Alertée par les services sociaux, la gendarmerie a fini par l’extraire de son foyer. Placée en famille d’accueil, elle y reste trois ans. Une parenthèse « heureuse » avant le transfert vers le centre le social pour adolescents de la Brossardière à La Rochesur-Yon. Après un an et demi, Nathalie déménage dans un lieu de vie aux Sables-d’Olonne. A cause de mauvaises fréquentations, l’adolescente sombre dans la drogue. Au point de devenir « accro au Subutex ». Un produit de substitution, « pas cher », prescrit par les médecins pour sevrer les héroïnomanes que « l’on obtient sur simple ordonnance ». Pour stopper l’engrenage, les services sociaux décident de l’envoyer en « séjour de rupture » pour six mois, à Taroudant, au Maroc. Sur place, elle reprend vie, s’occupe de personnes handicapées et leur donne des cours de français et d’arabe. A son retour aux Sables, mai 2017, elle intègre un appartement en autonomie, avec une « colocataire bizarre ». Un logement qu’elle finira par fuir en juin 2017, préférant la rue. A 13 ans, Jérôme perd sa mère et rompt les liens avec son père. Placé en famille d’accueil jusqu’en 2013, le jeune homme passe son brevet et son Bac pro, technicien fabrication de bois. Il intègre les Compagnons du devoir, mais abandonne au bout de 2 mois, faute de pouvoir payer son trousseau et l’internat chiffré à 600 €. Il rebondit et trouve un premier emploi dans le bois, dans le Sud Vendée. Mais les relations se tendent avec son employeur qui refuse de lui payer ses heures de nuit. Il prend la porte et trouve refuge chez sa soeur, à La Roche. Là, il multiplie les missions intérim, « le black ». Pas assez pour se trouver un toit. De quoi tout juste se payer une Peugeot 306. Au bout d’un an, Jérôme change d’adresse et part chez un ami, trouve un nouveau job, un appartement. Pas de chance, il contracte une maladie de peau liée au travail. Il ne sera jamais repris. « Ma vie est comme ça. Un coup en haut, un coup en bas. » Les loyers impayés s’accumulent, jusqu’à l’expulsion. Il squatte alors un appartement vide pendant 5 mois. Le temps de retrouver un emploi, se payer une nouvelle voiture. Dans la foulée, il trouve également un nouveau patron, mais finit par se blesser (voir article). Depuis, il vit dans sa voiture.