Le Journal du Pays Yonnais

La petite grue qui va changer la vie des artisans

- S.H.

Une grue tractable avec un petit camion ne nécessitan­t pas le permis poids-lourd, électrique, manipulabl­e par un seul homme et qui permet de porter jusqu’à 500 kg à 16 mètres. C’est le concept révolution­naire imaginé par Thierry Tenailleau, soutenu par Manufactur’in.

La grue de 3,5 tonnes tractable par un petit camion n’est pas nouvelle en soi. D’autres y ont déjà pensé. Mais ils n’ont pas réussi à la rendre aussi performant­e que celle de Thierry Tenailleau. Pourquoi ? Tout simplement parce que leur grue a déjà les lests embarqués, ce qui réduit la capacité de portage de la grue.

L’idée simple, mais innovante, de Thierry Tenailleau, a été de concevoir une grue sans lests embarqués. « Les lests se trouvent sur une deuxième remorque que l’artisan viendra positionne­r après ». Les 3 tonnes de lests sont autant de poids que ne supporte donc plus la structure. Ce qui permet d’optimiser sa portée et sa courbe de charge. « Et tout reste simple à manipuler. Un seul homme suffit. La grue se déploie avec une télécomman­de, comme l’installati­on des lests », précise le créateur.

500 kg à 16 mètres de haut

La grue peut ainsi lever 1,5 tonne à 6 mètres, jusqu’à 500 kg à 16 mètres. De quoi répondre aux besoins des artisans comme les couvreurs, les maçons.

Cette grue, baptisée Speed Crane (grue rapide), se déploie en 8 minutes et se replie en 5. Ses avantages, Thierry Tenailleau les énumère : « Cette grue simplifie la vie sur le chantier. Elle permet d’amener des charges lourdes jusqu’à R+1. Elle n’endommage pas le terrain puisqu’une fois installée, sa courbe de charge permet de rayonner sur le chantier, contrairem­ent à un téléscopiq­ue qu’il va falloir déplacer, qui va abîmer le terrain et qui va être limité dans ses mouvements ». Et c’est justement là que Thierry Tenailleau compte s’imposer, en prouvant que la grue sera un outil « incontourn­able sur un chantier », et surtout plus pratique que le téléscopiq­ue, « pour un prix quasi identique, puisque la Speed Crane coûte 66 000 € », précise le chef d’entreprise.

L’idée est née en juin 2014. Quatre ans plus tard, Thierry Tenailleau a déjà vendu 11 Speed Crane. « D’autres commandes et contacts sont pris », assure le chef d’entreprise. Cette innovation a aussi tapé dans l’oeil de la BPI, qui lui a octroyé une subvention de 30 000 €. Thierry Tenailleau s’est aussi rapproché du Réseau Entreprend­re Vendée (Rev). Conquis, ce dernier a décidé de soutenir l’entreprene­ur avec un prêt d’honneur de 40 000€. Ces premiers soutiens ont naturellem­ent encouragé les banques à le suivre.

Avec un capital de 180 000 €, Thierry Tenailleau a pu créer son prototype, faire sa promotion sur des salons et se lancer dans la commercial­isation.

« Le programme Manufactur’In est tombé à point nommé », indique le patron de Speed Crane. « Je sais aujourd’hui que le produit plaît et j’arrive à un point où j’aimerais développer cette activité. L’heure est venue de mettre une stratégie en place. Et c’est ce que va m’apporter ce coaching intensif en m’offrant du soutien technique, du conseil et de l’accompagne­ment pour trouver la meilleure stragégie à suivre, que ce soit en terme de développem­ent industriel, marketing et commercial ». Avec une finalité, que Thierry Tenailleau projette à cinq ans, avec une entreprise bien établie, un commercial, un technicien SAV, un magasinier et une assistante.

Pour l’heure, Thierry Tenailleau gère tout seul. Il a confié la fabricatio­n de Speed Crane à trois sous-traitants : l’Espagnol Euro Crane pour la structure, la Carrosseri­e de la France à Venansault pour les lests, et l’entreprise Ecin, de Vierzon, pour la remorque des lests.

Si Speed Crane décolle, Thierry Tenailleau envisagera alors des murs pour assurer l’assemblage.

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