Le Journal du Pays Yonnais

Des négociatio­ns qui se terminent aux Prud’hommes

- S.H.

Licencié pour avoir arrêté la production pendant 20 minutes. Ça, c’est la version de l’employeur, la Covap, coopérativ­e vendéenne d’artisans plombiers, basée à La Chaizele-Vicomte. Pour la CFDT Vendée, qui soutient les intérêts du salarié limogé, « on est face à de la discrimina­tion syndicale ». Explicatio­ns.

En juin dernier, lors des négociatio­ns annuelles obligatoir­es (NAO) de la Covap, auxquelles assistait Laurent (1), salarié et simple adhérent CFDT, l’employeur a fait savoir qu’il n’y aurait pas de négociatio­ns possibles sans revoir l’ancienneté. Ne pouvant prendre une décision sans avoir consulté ses collègues, le salarié a demandé s’il pouvait faire une réunion d’informatio­n. « On lui a répondu oui. La consigne était même inscrite dans le procès-verbal de la réunion », indique Pascal Vrignaud, secrétaire départemen­tal de la CFDT, syndicat qui apporte son soutien au salarié. « Une date de réunion du personnel avait été fixée, mais comme les collègues m’interpella­ient chacun leur tour, j’ai demandé s’il était possible d’avancer la réunion. On m’a dit oui », explique le salarié. Ce dernier a donc convoqué, un début d’après-midi, les employés pour les tenir informés. « Le jour de cette réunion avancée, des responsabl­es étaient même présents », ajoute Pascal Vrignaud.

Seulement, quelques jours après, le salarié était convoqué pour une mise à pied conservato­ire. Une mise à l’écart qui s’est soldée par un licencieme­nt en juillet dernier. « C’est intolérabl­e », lance le secrétaire départemen­tal, y voyant là de la discrimina­tion syndicale. « L’employeur a profité du fait que le salarié n’avait pas de grade syndical ».

Procès aux Prud’hommes

« On ne peut pas laisser faire, ça va à l’encontre du dialogue social », estime Pascal Vrignaud. Le salarié a porté l’affaire aux Prud’hommes, soutenu par la CFDT, qui se porte partie civile. Une conciliati­on a eu lieu le 21 septembre entre l’employeur et le plaignant. « Cette conciliati­on n’a pas abouti car ce qui était proposé n’était pas acceptable ».

Contactée, la direction de la Covap n’a pas souhaité s’exprimer. L’affaire étant portée en justice, elle estime que c’est désormais aux juges de trancher. Verdict le 15 mars 2018 au tribunal des Prud’hommes. (1) Prénom d’emprunt.

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