Le schizophrène s’exhibe aux Terres Noires
La Roche-sur-Yon. « Monsieur est malade et ce n’est pas une stratégie de défense ». Me Coué a tenté de dresser le portrait de Gary (1), son client. Mais l’homme de 36 ans est « assez difficile à cerner, en raison de sa schizophrénie paranoïde ». Dit à la barre qu’il a deux enfants, quand son curateur ne lui en connaît qu’un. Evoque une future formation, une énigme pour ses proches.
Si Gary est devant le tribunal, jeudi, c’est pour répondre d’exhibitions sexuelles. « Le 15 mai 2016, plusieurs personnes vous ont vu vous masturber aux Terres Noires, à La Roche », commence la présidente. Le 8 août suivant, c’est à son domicile que Gary se laisse aller devant sa femme de ménage. A la barre, le trentenaire reconnaît les faits. Les explique « par sa maladie ». Deux fois, déjà, Gary a été condamné pour des faits identiques, en 2005 et 2006. « Deux condamnations parmi les 19 au casier », précise le tribunal. Vols, escroqueries, recel, rébellion, outrage… « Des connaissances m’ont poussé à la délinquance », souffle le prévenu. « Et depuis que j’ai commencé mon traitement, je n’ai fait que des bêtises…»
Le procureur, Julien Duchoze requiert un suivi sociojudiciaire de 7 ans, avec une injonction de soins et une obligation de travail ou de formation, ainsi qu’une interdiction de détenir une arme pendant dix ans. L’avocate de la défense, elle, s’interroge « sur le rapport d’expertise qui dit qu’il n’y a eu ni abolition, ni altération du discernement ».
La présidente ramène le suivi sociojudiciaire à 5 ans. « Avec une peine d’un an de prison, en cas de non-respect ». Gary devra se soigner et ne pourra détenir d’arme pendant 5 ans.