Pour ou contre les animaux-spectacles au cirque ?
La récente prise de position du ministre de l’Ecologie, Nicolas Hulot, contre « la captivité des animaux […] et leur utilisation en spectacle » a relancé le débat sur l’utilisation des animaux dans les cirques. L’occasion de mettre en relief les arguments de chaque camp, avec d’un côté, Frédéric Edelstein, dompteur de lions au cirque Pinder et de l’autre, les associations de défense des animaux.
Pour
De passage à La Roche-surYon, Frédéric Edelstein, directeur du cirque Pinder, nous a donné rendez-vous devant les vastes enclos de détente de ses lions. « Vous venez de visiter notre ménagerie de quarante animaux. Mes douze lions blancs, je suis fier de les avoir sauvés de la mort en Afrique du Sud, où ils sont élevés en enclos, dans des fermes, pour être vendus 15 000 dollars afin d’être shootés par des chasseurs. »
Le dompteur poursuit : « C’est avec le temps, par la complicité, le respect et l’amour réciproque que je les ai dressés, je peux ainsi les faire évoluer ensemble. Croyez-vous qu’ils accepteraient de se coucher sur moi si je les maltraitais ? Quant aux associations anti animaux, je préfère ne pas trop en parler car c’est donner trop d’importance à d’infimes minorités d’extrémistes qui usent de procédés pas toujours honnêtes (vieilles photos prises à l’étranger, il y a longtemps…) On ne les voit jamais sauf sur les réseaux sociaux et ils refusent tout dialogue. Nous, nous travaillons tous les jours… »
Contre
Les associations Cali, Code Animal, Vida et One Voice se sont joints à Sabine Landais de La Vendée dit stop aux cirques avec animaux pour dénoncer les conditions de vie des bêtesspectacles. « Les animaux ont des conditions d’enfermement contre nature, (petites, cages, camions, espaces de détente pas toujours respectés.) leur occasionnant stress et mal être. Leur dressage s’apparente à de l’esclavage. Il se déroule parfois avec violence et contrainte. De plus, la sécurité n’est pas toujours optimale ce qui peut amener ces animaux à s’échapper. Et dans ces cas précis, ils peuvent devenir agressifs. »
Des arguments encore minoritaires face au collectif des cirques traditionnels, dont la devise est : « Pas de cirque sans animaux ».
Pour rappel, 15 millions de spectateurs fréquentent annuellement les cirques, dont 1 million les cirques d’avant-garde, sans animaux. Les animaux représentent un poids financier non négligeable pour ces entreprises circassiennes.