20 minutes pour un plat, les secrets de La Fourchette en Bois
Denis Retailleau a lancé son site Internet, La Fourchette en Bois. Rencontre avec un passionné des bons produits.
« Je reviens du Portugal. Là-bas, j’ai acheté de la morue à bras. J’ai compris pourquoi ce nom. A la caisse, on en laisse un pour payer ! » Il est comme ça, Denis Retailleau. Dans toutes ses phrases, il parle manger et y ajoute une blague. Pourtant, il revient de loin. Un burn-out sévère l’empêche de travailler depuis quatre ans. Son salut, il le doit au menu. Celui qu’il propose sur son site Internet, La Fourchette en Bois.
Un samedi par mois, Denis Retailleau va au marché de l’Anjourière, à La ChapellePalluau. Quelques kilomètres que l’Agésinate parcourt en scooter. « J’adore ce genre de truc. Tu as l’impression d’être ailleurs. Tu fais tes courses tout en prenant ton café ». Ailleurs qu’où ? Qu’en grandes surfaces, bien sûr. « J’ai prouvé par A+ B que ça coûte moins cher d’aller sur les marchés », assure le fin gourmet. Pourquoi cette recherche ?
A 50 ans au chômage
« Je suis pâtissier d’origine. De 14 à 36 ans, j’étais également boulanger et ai créé ma propre entreprise. Puis, je suis devenu commercial dans ce domaine. Un accident de la vie m’a mis sur la touche il y a quatre ans. J’ai perdu mon travail pour inaptitude. Au chômage. A 50 ans, enfermé chez moi ! Alors j’ai pris des cours sur Internet pour apprendre la programmation ». Les algorithmes remplacent les aliments pour finalement lancer un site Internet… sur la nourriture ! La Fourchette en Bois, un drôle de nom. « Je cuisine énorme ! Ma femme ne touche jamais aux gamelles. Pour mon site, je voulais un nom aussi ridicule qui se retienne… » sourit celui qui l’a tout de même déposé à l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle).
Un plat en 20 minutes
« Je l’ai conçu pour les personnes n’aimant ou ne sachant pas cuisiner. Qu’elles fassent leurs courses une fois pas semaine et sachent préparer un plat en vingt minutes ». S’il vadrouille en scooter dans un rayon proche d’Aizenay, il cite volontiers les légumes Coeur de Grange à Coëx, les agriculteurs qui vendent au détail, les lapins de Terre de Granit, les fromages de chèvre ou l’Opéra du Fromage à La Roche-sur-Yon. « En cuisinant, tu te rends compte de la qualité des produits. Et je glisse vers les petits producteurs locaux et les circuits courts pour promotionner le bien-manger ».
Des fiches cuisine
Sur La Fourchette en Bois, des fiches cuisines gratuites. « Je n’en vis pas, mais cette petite passion pour l’informatique, je ne la regrette pas. Je tombe sur des gens qui ont toujours le sourire ». De quoi oublier la raison qui l’a lancé dans cette voie. Le temps efface quand il est bien occupé. « C’est long ! Rien que pour ma page sur Lisbonne, j’ai mis huit jours ! 900 photos à trier et le texte sachant que l’orthographe, c’est mon principal problème », s’en amuse le cuistot, qui a trouvé la parade avec une voisine à l’aise avec les lettres.
Un livre ?
Site Internet, page Facebook, Instagram et 70 vidéos YouTube. Du numérique au papier, le cap est-il franchissable ? « Un livre ? Ce n’est pas le but. Je n’ai aucune prétention d’exposition parce que je recherche la qualité. » Des contraintes qui pourraient lui être imposées par un éditeur. Alors que sur Internet, son assiette est libre à remplir selon son choix.
A 50 € de frais d’hébergement par an, le site La Fourchette en Bois a de bonnes critiques à venir. « Je ne dirai jamais de mal d’un producteur. A la limite, le seul mal qu’il peut y avoir, c’est quand tu n’y es pas…»