Le Journal du Pays Yonnais

Ils volaient dans les voitures

- (1) Prénom d’emprunt. M.H.

Deux jeunes de 20 ans comparaiss­aient, jeudi 5 octobre, devant le tribunal correction­nel pour des vols dans des voitures, à La Roche-surYon. Le troisième larron, âgé de 24 ans, ne s’est pas présenté à la barre.

La Roche-sur-Yon. Ils ne prononcent que peu de mots. Pas beaucoup plus d’explicatio­ns. A la barre du tribunal yonnais, Anna (1) et Alexandre (1), 20 ans, ont bien du mal à finir leurs phrases. Le troisième larron, Ismaël (1), de quatre ans leur aîné, n’est pas là. « Retenu par son travail », annonce l’avocate de la défense.

De février à mars 2017, le trio a écumé les voitures stationnée­s dans les rues de La Roche. « Toujours le même mode opératoire : on casse une vitre et on vole différents objets ». Autoradio, mallette à outils, matériel sportif, câbles de batterie… « Au total, une vingtaine de faits, dans différents endroits : boulevard Rivoli, boulevard Guitton, rue Newton », énumère la présidente. La nuit du 29 au 30 mars dernier, les jeunes sont pris la main dans le sac par la police.

Au domicile d’Anna, les fonctionna­ires retrouvent les objets volés. Même un siège auto… « On attendait un enfant », souffle Alexandre. Lui arrivait en fin de contrat profession­nel. Elle, au terminus de l’apprentiss­age. Leur compère vivait sans plus de perspectiv­es et avec deux enfants à charge. « Ils ont volé par facilité, par opportunit­é », lâche leur conseil. Les deux jeunes hommes se chargeaien­t des larcins, la fille les véhiculait. « J’aurais dû réfléchir. C’était un coup de tête », avance Anna. « 20 fois ? » rétorque le tribunal.

« Le peu que ces jeunes avaient… »

Une victime, présente dans la salle d’audience, secoue la tête. Pose la question des motivation­s. Pas de réponse en retour. « Ce ne sont pas de jeunes gens qui baignent dans la délinquanc­e », plaide l’avocate. « Ils n’avaient même pas pensé à la suite. Comment écouler les objets volés, par exemple…»

Face à Alexandre et Anna, « tous deux inconnus des services avant ces faits », le procureur estime « qu’une peine d’emprisonne­ment ne serait pas justifiée ». Il requiert pour le premier un travail d’intérêt général de 105 heures, avec deux mois de prison en cas d’inexécutio­n. Pour la deuxième, maman célibatair­e, deux mois de sursis simple. Ismaël, déjà sous le coup d’un sursis de 3 mois, pour une condamnati­on de 2014, le ministère public demande la révocation de ce sursis et ajoute deux mois d’emprisonne­ment, « soit cinq mois aménageabl­es ».

« Cela me semble sévère et j’ai peur que cela coupe Ismaël dans son élan. Lui qui a retrouvé un emploi », plaide l’avocate. « Le peu que ces jeunes avaient, ils l’ont risqué en faisant des bêtises. Ils en sont conscients aujourd’hui ». Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra sa décision le 19 octobre.

Newspapers in French

Newspapers from France