L’alcool le pousse au bord du gouffre

La Roche-sur-Yon. « Je suis parti, car on n’arrêtait pas de s’engueuler ». Eric (1) a fui avec sa voiture, le 3 février 2015. Mathilde (1), elle, a pris son téléphone. « A la police, elle s’est dit victime de viol par son concubin », rappelle le tribunal. Les forces de l’ordre partent alors à la recherche du Yonnais. « Ils vous arrêtent au volant avec 2,28 grammes ».

Face aux policiers, Eric reconnaît un climat de couple plus que dégradé. Le sexagénaire le répète à la barre : « Des cris du matin au soir. Des violences des deux côtés. De l’énervement à cause de l’alcool… » Cette boisson qui lui pourrit la vie. Qui colore son casier. « Déjà trois conduites sous l’empire d’un état alcoolique », rappelle la présidente. Une addiction qui le pousse au bord du gouffre. « Je suis passé tout près de la mort en février 2016 ».

« A défaut d’aller en prison, il aurait pu finir au cimetière »

Huit mois de cure et un suivi assidu plus tard, « ce n’est plus le même homme », martèle Me Sarday, l’avocate de la défense. Face au prévenu, Julien Duchoze, procureur, requiert deux mois de prison assortis d’un sursis mise à l’épreuve pendant deux ans, avec obligation de soins, d’effectuer un stage de sensibilisation à la sécurité routière et de se présenter aux épreuves du permis de conduire. « Il a clairement failli mourir », plaide la défense. «A défaut d’aller en prison, il aurait pu finir au cimetière. Il a fallu du temps pour qu’il comprenne. Aujourd’hui, il ne consomme plus ». A la barre, Eric aura même quelques mots pour Mathilde, décédée depuis.

Le tribunal prononce une peine de cinq mois d’emprisonnement entièrement assortis d’un sursis mise à l’épreuve pendant deux ans. Eric devra poursuivre ses soins, repasser son permis de conduire et suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière.