La feuille de route du président Plissonneau
Elu sans surprise à la tête de Vie et Boulogne, début octobre, Guy Plissonneau n’a pas tardé à tracer sa feuille de route. Economie et aménagement du territoire au centre du débat. Entretien.
Le Journal du Pays Yonnais : On a parlé de vous comme du successeur naturel, désigné. Cela vous a-t-il paru aussi évident ?
Guy Plissonneau : Les premières discussions remontent au printemps. La date butoir de la loi sur le cumul des mandats arrivait et Didier Mandelli souhaitait organiser la suite. Pour assurer de la continuité pour les services et gagner en efficacité. Ce n’était pas un secret d’Etat. Les choses avaient été dites, exprimées, en bureau des maires. Pour moi, ce n’était pas un objectif en soi. J’ai pris les choses comme elles sont venues. Les unes après les autres. Sans plan, sans chemin tracé.
J’ai saisi cette opportunité, parce que j’en avais envie. Si cette décision ne chamboule pas mon activité de maire de La Genétouze, elle bouleverse mon activité professionnelle en profondeur (passage d’un 80 % à un mi-temps, ndlr). Je ne suis pas un aventurier. J’ai bien mesuré toutes les conséquences. La feuille de route est belle. Le territoire suffisamment grand, à la fois homogène et divers.
Quels sont les gros dossiers que vous aurez à porter ?
Il y a deux enjeux principaux en cette fin de mandature. L’un, classique, à savoir l’activité économique et l’emploi. L’autre, c’est l’aménagement du territoire, le PLUIH (1), avec ses versants urbanisme et habitat. C’est parce qu’on a de l’économie, qu’on a de l’emploi, qu’on a des familles et les moyens de bien vivre. C’est le cercle vertueux.
« De l’artisan seul à Bénéteau »
Côté économie, l’ex-Vie et Boulogne a brillé par sa dynamique. Comment la faire perdurer sur votre nouvelle communauté de communes ?
Avec la 2x2 voies Aizenay/ Challans, on a une vraie opportunité ! L’arrivée de la quatre voies en continu va nous permettre d’accélérer sur ce secteur. C’est une de nos locomotives, comme la route de Nantes, où il y a encore beaucoup de choses à faire. Pour autant, il ne faut pas oublier des zones d’activités tournées vers l’artisanat. Tournebride à Beaufou, Bourgneuf aux Lucs, ou le pôle de Saint-Etiennedu-Bois ont vocation à accueillir des TPE et PME… Tout ça maille le territoire. Et chacun peut y trouver sa place. Chez nous, ça va de l’artisan du bâtiment, qui travaille seul, à Bénéteau !
Reste que je m’interroge aussi sur le nombre d’emplois non pourvus sur notre territoire. J’ai fait un tour des stands à la foire des Lucs et plus de la moitié des entreprises présentes nous ont dit qu’elles étaient prêtes à embaucher, mais qu’elles ne trouvaient pas. L’intercommunalité n’a pas forcément les moyens, ni les compétences sur ce sujet, mais on est en droit de s’interroger. Travaillons pour résoudre ce problème.
Sur le territoire de Vie et Boulogne, Aizenay et Le Poiré font office de « capitales ». Ne craignez-vous pas un déséquilibre ?
La banane est plus grande que ça. Historiquement, Le Poiré et Aizenay sont deux locomotives. Ces deux communes en cachent une troisième : Bellevigny. On nous a appris qu’un plus un, ça faisait deux. Chez nous, ça peut faire trois. Ensemble, on est plus fort. Et si une des forces de notre territoire, c’était de ne pas avoir de ville centre. Chacun a sa carte à jouer, pas forcément dans le même domaine…
« On ne jouait pas dans la même cour »
Quelle carte peut abattre l’ex-Pays de Palluau ?
Leur place, ces communes-là l’ont déjà trouvée. Si la fusion n’est effective que depuis neuf mois, on travaille ensemble depuis deux ans. Il y a eu les dossiers sur les médiathèques, les services de proximité, les déchetteries, les ordures ménagères… Ça, ça fonctionne. Au niveau du tourisme - avec, notamment, le château d’Apremont - ils ont un savoir-faire que l’on n’avait pas. Côté camping, ils ont des capacités que l’on n’a pas. Sur le sujet, ils ont beaucoup à nous apprendre.
Forcément qu’au niveau économique, on ne jouait pas dans la même cour. Mais ils ont su anticiper avec la zone Bel-Air à Maché. Deux communes seulement étaient plus « grosses » que la plus petite de l’ex-Vie et Boulogne (Apremont et Falleron devant Beaufou, ndlr). Ça aurait pu amener des difficultés. Mais ce qui fait notre réussite aujourd’hui, c’est que l’on partage les mêmes valeurs et la même approche de l’intercommunalité.
Pensez-vous rouvrir le dossier transport ?
C’est un dossier complexe. Les besoins sont très hétérogènes. Le diagnostic a montré que, sur notre territoire, il n’existait pas un point de convergence, mais une multitude. Où que l’on soit, certains veulent aller à Challans, Belleville ou La Roche. On est plus qu’en veille sur ce dossier, mais il faut y aller par étapes. Il existe, sur l’ex-Pays de Palluau, du transport à la demande. C’est certainement une piste à développer sur l’ensemble du nouveau territoire. Ce serait une première marche.