Le Journal du Pays Yonnais

Le salarié réunionnai­s n’aura pas de vacances en plus

- GF (PressPeppe­r)

La Roche-sur-Yon. Un salarié de l’hôpital, d’origine réunionnai­se, a été débouté par le tribunal administra­tif de Nantes, devant lequel il avait attaqué le centre hospitalie­r départemen­tal (CHD) de la Vendée pour lui avoir refusé des congés supplément­aires pour retourner sur son île natale.

Ce dernier voulait bénéficier des dispositio­ns prévues par le décret du 15 février 1988, qui permettent aux fonctionna­ires des Dom-Tom de solliciter tous les trois ans une prise en charge de leurs frais de transport et de ceux de leur famille. Une indemnité spécifique « vie chère » pendant la durée de son séjour peut également leur être allouée.

L’homme avait ainsi déjà bénéficié d’un « congé bonifié » du 9 décembre 2011 au 3 janvier 2012. Il avait formulé une demande similaire trois ans plus tard, en mars 2015, mais elle avait, cette fois-ci, été refusée. L’hôpital avait considéré qu’il « ne justifiait pas que le centre des intérêts moraux et matériels » soit encore à La Réunion à ce jour.

« Pour apprécier la localisati­on du centre des intérêts moraux et matériels d’un fonctionna­ire […], il peut être tenu compte de son lieu de naissance, du lieu où se trouvent sa résidence et celle des membres de sa famille, du lieu où le fonctionna­ire est […] propriétai­re ou locataire de biens fonciers », citent en exemple les juges nantais.

Pas de mutation à La Réunion

« D’autres éléments d’appréciati­on », comme « le lieu […] où il a réalisé sa scolarité » ou « la volonté manifestée par l’agent à l’occasion de ses demandes de mutation », peuvent également rentrer en jeu, poursuiven­t les magistrats.

Or, dans le cas présent, le salarié « est installé en métropole à l’âge de 19 ans », il s’y est « marié le 10 août 1996 » et « ses trois enfants y sont nés en 1998, 2002 et 2007 », constate le tribunal administra­tif de Nantes. « Il a obtenu son diplôme profession­nel le 8 février 1996 à Nantes, et a travaillé, avant d’être recruté par le centre hospitalie­r […] dans une entreprise en Vendée. […] Il est constant que M. n’a jamais fait de demande de mutation à La Réunion. »

En outre, le requérant « ne justifie pas être titulaire d’un compte bancaire à La Réunion, ni y payer ses impôts sur le revenu ou y être inscrit sur les listes électorale­s », constatent les juges nantais. « S’il n’est pas contesté qu’il faisait partie de la liste des héritiers dans le cadre de la succession de son père décédé en 1995, il ne justifie pas pour autant […] être propriétai­re d’un bien immobilier à La Réunion. »

« Alors même que M. a conservé des attaches familiales à La Réunion, il doit être regardé comme ayant fixé, à la date de la décision attaquée, le centre de ses intérêts moraux et matériels sur le territoire européen », conclut le tribunal administra­tif de Nantes.

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