400 photos centenaires trouvées dans un grenier
Dans les greniers dorment encore des trésors ! Jean-René Nicoleau a découvert celui de son grand-père : un demimillier de plaques photographiques réveillant le souvenir d’un homme, Auguste Gauducheau. Un témoignage précieux sur la vie locale de 1910 à 1921.
Le Journal du Pays Yonnais : Comment avez-vous découvert ce trésor ?
Jean-René Nicoleau : Quand, jeune, je faisais de la photo argentique, ma mère me disait que c’était l’hérédité qui parlait. Son père avait fait de la photo et jouissait même d’une belle réputation. Mais elle ne savait rien de plus. À l’époque, disait-elle, parler de ce père mort très jeune avec sa mère, avait toujours été tabou. Elle refusait de l’évoquer. Je n’en ai donc pas su plus jusqu’au moment où, entamant des recherches généalogiques et discutant avec un cousin, ce dernier a parlé de plaques conservées dans le grenier familial et dont personne ne s’occupait.
Qu’avez-vous fait ? C’était les plaques de verre utilisées par mon grand-père ! On utilisait ce procédé en photographie dans les années 1900. Il y en avait bien un demi-millier. Si beaucoup étaient bien conservées, d’autres souffraient de taches d’humidité ou de décollement de la gélatine. Alors, je me suis lancé… J’ai fait l’acquisition d’un scanner de grande taille et, avec du temps et de la patience, j’ai commencé à les numériser. Puis, avec un logiciel approprié, j’ai tenté de restaurer ce que je pouvais. J’en ai sauvé plus de 400. Ma mère, qui est encore vivante, a enfin pu découvrir ce que faisait son père. Et nous, nous avons découvert avec beaucoup de fierté notre grand-père.
Que représente ces photos ?
Ces photos ont été prises entre 1911 et 1921. Elles représentent des scènes du quotidien ou des portraits. Né en 1890, mon grand-père Auguste Gauducheau était fils de tisserand et tisserand lui-même à la Couaire, un village de Saint-Martin-desNoyers. Passionné par les techniques nouvelles de son temps, il s’était acheté, à 21 ans, un appareil photographique et profitait de ses tournées pour photographier ses contemporains en habits du dimanche ou de tous les jours.
Vous avez publié ces photos sur un site « Photoguste » que vous avez créé. Qu’en attendez-vous. ?
Mettre ce travail en ligne, c’est faire connaître et reconnaître la qualité du travail de notre grandpère, ses techniques. Cela permettra peut-être à certains de retrouver la trace de leurs aïeux et de contribuer à mettre un nom sur ces photos qui n’en ont pas toutes. À travers elles, on a un portrait de la société rurale de l’époque dans ce coin de Vendée avec sa hiérarchie, ses costumes, ses métiers, ses fêtes, ses us et coutumes… Ce sont des témoignages précieux pour tous les passionnés d’histoire, de patrimoine et de photographies. Je commence à avoir des retours. C’est passionnant !