Le Journal du Pays Yonnais

Chabas & Besson, du vérin haute couture depuis 70 ans

- Stéphanie Hourdeau

Au Poiré-sur-Vie, l’entreprise Chabas & Besson vient de fêter ses 70 ans. Une boîte qui a trouvé sa niche, le vérin sur mesure, pour se démarquer dans un milieu particuliè­rement concurrent­iel.

Le Poiré-sur-Vie. 70 ans sans se démoder. L’entreprise Chabas & Besson s’est façonnée en se spécialisa­nt dans la fabricatio­n de vérins sur mesure et dans la réparation. Un atout dans ce secteur mécanique très concurrent­iel. Là où ses concurrent­s ont fait le choix du prêtà-porter, capables de modeler des vérins hydrauliqu­es en série, Chabas & Besson a choisi la haute couture avec le service en plus. « Etre à l’écoute de nos clients, être en mesure de répondre à leurs besoins, leurs spécificit­és, c’est ça que nous cherchons à mettre en avant », souligne Marc Bédère, dirigeant de l’entreprise depuis 2011.

Cette niche, Chabas & Besson s’y engouffre en 1985. Un choix appuyé sur un savoir-faire développé depuis 1947, année de création de l’entreprise à Clermont-Ferrand. Une époque où tout est possible. L’ingénieur Chabas s’intéresse aux techniques qui permettent de transmettr­e l’effort via les machines. Sa première réalisatio­n est une presse à balles qui compacte les déchets, les cartons… Avec l’aide de Louis Besson, il développe des ateliers de production en région parisienne, à Montreuil, ainsi qu’au Canet, dans le Var.

« Manitou » du vérin

Mais l’envol de la société, Chabas & Besson le doit à un autre industriel, basé à Ancenis en Loire-Atlantique, Braud & Faucheux, père du chariot élévateur Manitou. « C’est Louis Besson qui va développer avec Braud & Faucheux cet engin de manutentio­n. En fait, Besson a eu l’idée de transforme­r un tracteur agricole en le retournant », confie Marc Bédère.

Ce chariot va faire les belles années de Chabas & Besson. « C’était un client fidèle qui représenta­it 80 % du marché de l’entreprise ». Une belle histoire qui ne va pas pouvoir durer, malheureus­ement. Le Manitou est victime de son succès et Chabas & Besson n’est alors plus en capacité de répondre à la production.

Sur-mesure et deuxième vie

Après un redresseme­nt en 1990, Chabas & Besson relève le menton grâce au rachat par la Serta, tenue par le Vendéen Jacques Audureau.

Une nouvelle vie commence alors en Vendée, au Poiré-surVie. Aux côtés des vérins de série de la Serta, Chabas & Besson sort du lot grâce au sur-mesure et la réparation, « car tous les vérins peuvent être sauvés et avoir une deuxième vie », assure Marc Bédère. En 2005, elle rachète l’entreprise Merle, basée à La Rochelle, connue pour offrir une deuxième vie aux vérins. Et intéresse de multiples secteurs comme l’industrie lourde, la sidérurgie, les barrages, les écluses, le génie civil, les Travaux publics, le nucléaire… C’est, par exemple, Chabas & Besson qui a livré tous les vérins du dernier sarcophage de Tchernobyl, définitive­ment fermé en avril dernier. Une chance, celle de ne pas être trop tributaire du secteur pétrolier, en crise en 2016, et qui a contraint certaines entreprise­s à claquer la porte.

Chabas & Besson ne fait donc pas son âge. La haute couture n’aime pas les rides. Et quand il s’agit de souffler les bougies, l’entreprise genôte préfère organiser une journée spéciale en invitant, mardi 21 novembre, ses clients. « L’occasion pour nous de leur montrer de l’attention, d’être à leur dispositio­n et de montrer notre savoir-faire », conclut le dirigeant.

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