Le Journal du Pays Yonnais

Un premier roman qui a germé… 25 ans !

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17 heures, jeudi 23 novembre. Guillaume Ramezi gare sa voiture place du Marché, puis descend, un livre à la main. Son livre. A 38 ans, l’habitant du Poiré-sur-Vie vient en effet de franchir le cap. Il publiera son premier roman en janvier, Derniers jours à Alep.

Ce rendez-vous est le premier dans sa campagne de promotion. La rencontre se fera dans un lieu neutre, un bar genôt. On commande deux cafés et il faut se lancer. Alors, petite présentati­on de l’auteur avant de parler bouquin ? « Je suis marié, deux enfants. Responsabl­e qualité client à la Serta. D’origine bretonne et installé en Vendée ». Difficile pour le moment de trouver un lien avec Alep, ville de Syrie et thème de son roman… « Il n’y a pas de référence à Daesh », tranche tout de suite l’auteur. « Mais c’est forcément inspiré par des événements récents… » ajoute-t-il aussitôt. Qu’y trouvet-on, dans ce livre qui navigue entre Paris et Alep ?

Un thriller contempora­in

« C’est un thriller contempora­in. L’histoire d’un Parisien qui a perdu son père d’un cancer, très jeune. En retour, il veut devenir médecin, comme lui. 25 ans après le décès de son père, il croit le reconnaîtr­e, présenté comme un terroriste vivant… » Un peu le style Harlan Coben, cette affaire ? « J’ai beaucoup lu de la science-fiction, adolescent. En grandissan­t, je suis passé à Coben, Maxime Chattam et les autres spécialist­es du genre. L’idée, c’est que Mathias, mon personnage principal, rentre dans une aventure qui le dépasse un p’tit peu ».

Une idée surgie à l’adolescenc­e

Pourquoi avoir attendu 38 ans pour ce premier ouvrage ? « Adolescent, j’écrivais un peu. Même si je n’ai pas du tout suivi une formation littéraire. Je suis ingénieur. Etudes, boulot, famille… L’écriture est passée au second plan. Mais j’étais convaincu que si j’écrivais un jour, cette histoire ferait mon premier roman ».

Comment une idée peut-elle germer pendant 25 ans avant de sortir sur papier ? « On se nourrit de son vécu », précise l’auteur, la voix un brin tremblotan­te. « J’ai aussi perdu mon père jeune. Tout le reste est le fruit de mon imaginatio­n ». Tout ? « J’ai perdu ma mère plus récemment. Il y a des choses personnell­es dedans qu’elle pouvait comprendre et que je ne voulais pas qu’elle lise… J’ai commencé à écrire il y a deux ans et demi. Un an et demi d’écriture et puis relecture, correction… J’ai commencé en secret dans le cercle familial, puis je l’ai fait lire autour de moi ».

Depuis, « c’est le conte de fée ». Guillaume Ramezi a « toujours écrit dans l’idée que ce soit publié un jour ». Après trois mois à la recherche d’un éditeur, il a contacté French Pulp Editions. Réponse dans la semaine. « J’ai signé un contrat l’été dernier pour une publicatio­n en janvier 2018 ». Depuis, le sourire un peu crispé, l’auteur attend. Il a bien voulu commencer à parler de son travail dès maintenant, mais il avoue ne rien connaître dans la promotion et la presse ! Ce premier contact est une façon de crever l’abcès et d’ouvrir des portes.

Une grenade qui saigne ?

Mais au fait, que dire de cette grenade qui saigne, en couverture ? Sourire de l’écrivain. « C’est un mix entre une bonbonne de savon d’Alep et une grenade… » On n’en saura pas plus. Sauf si l’on tourne ses pages à sa sortie.

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