Margot au Grand R
La Roche-sur-Yon. Jeudi 30 novembre et vendredi 1er décembre, la pièce Margot, d’après
Massacre à Paris de l’auteur élisabéthain Christopher Marlowe, sera mise en scène par Laurent Brethome de la compagnie Le Menteur Volontaire.
« Margot est le fruit d’une double rêverie sur Massacre à Paris de Marlowe : la rêverie poétique de Dorothée Zumstein, écrivaine et traductrice ; ma rêverie théâtrale, celle que j’ai conçue et conduite avec mon équipe. Rêverie donc et non oeuvre d’historiens ». C’est ainsi que Laurent Brethome présente son travail.
Le spectacle
Tout commence par l’horreur du massacre de la Saint-Barthélémy. « Le duc de Guise, dans la salle, tente de légitimer l’innommable. Sur le plateau, des paires de chaussures -d’hommes, de femmes, d’enfants - s’accumulent, symbole saisissant des milliers de victimes de cette nuit funeste. Puis viennent les années de règne d’un monarque excessif, risible, décadent… Cinq années qui nous confrontent à une énigme : comment la barbarie naît-elle ? Comment la cruauté individuelle se voitelle justifiée par une injonction politique ? », s’interroge l’artiste.
Le thème ne manque pas d’évoquer le film de Patrice Chéreau en 1994, La Reine Margot, inspiré du célèbre roman éponyme d’Alexandre Dumas. Isabelle Adjani y interprète Marguerite de Valois, dite Margot, aux côtés de Daniel Auteuil. Le « massacre de la Saint-Barthélémy » y est alors abordé sous une forme déjà théâtrale et bouleversante.
18 acteurs
Ici, les acteurs professionnels de Margot se plient volontiers au caractère sanguinaire du
thème. « La musique, la multiplicité des costumes, la mise en scène, le jeu des acteurs, les éclairages, tout contribue à révéler l’atrocité de l’événement ».
Ce ne sont pas moins de dix-huit acteurs et actrices sur scène, environ vingt techniciens qui opèrent en coulisses. JeanBaptiste Cognet, compositeur de la musique du spectacle, est également présent durant le spectacle.
D’une seule voix, Vincent Bouyé et Dominique Delavigne, acteurs professionnels, déplorent que « le fond du sujet n’ait pas bougé depuis le massacre de la Saint-Barthélémy, plus de 400 ans après ». « L’histoire vraie est présentée ici sous un éclairage contemporain. Le spectacle montre comment les politiques utilisent le conflit de Religion à leur profit ».
La tournée, qui a fait sa Première à Albi et a été présentée à Clamart en novembre, se poursuivra en décembre à Beaupreau, janvier à Vannes, Lyon, Annemasse puis en mai à Cherbourg-Octeville.