Il cherche sa vache et trouve un crâne
Au coeur du mois de juillet dernier, la découverte rocambolesque « la vache et le squelette » de Fabien Charrier a amusé les Fougeréens mis dans la confidence. Aujourd’hui, l’agriculteur au Gaec de Bel Air livre au grand public le déroulement d’une folle journée.
« Cherchant à rassembler mon cheptel, je m’aperçois qu’une vache manque à l’appel. Je pars alors à sa recherche avec mon apprenti. Je pénètre dans la forêt située à la lisière de mes champs. Je longe cette lisière sur plusieurs centaines de mètres, quand, soudain, mon regard se porte vers une forme émergeant de la végétation.
Sous les feuilles, un crâne
M’approchant de la souche d’arbre recouverte de mousse, je découvre, dans une anfractuosité, un crâne coincé entre le tapis de feuilles et le reste du vieux tronc. J’appelle mon apprenti qui, trop surpris, cherche à fuir le lieu. Tout en échafaudant mille scénarios de cette découverte insolite, je poursuis la recherche de la vache égarée qui, finalement, avait paressé dans un coin de prairie.
Vestige ou crime ?
Je décide alors de revenir sur mes pas pour retrouver ce crâne. Je le prends en photo et envoie un message à mes proches. Tous me conseillent d’alerter la gendarmerie. A chacun son interprétation : s’agirait-il d’un reste de soldat de la guerre ou d’un crime crapuleux jamais élucidé ? A ce stade, je pense que le squelette a été exhumé par la pousse de la végétation.
Gendarmes et investigations
Après avoir essayé en vain de joindre le maire, je me décide à appeler la gendarmerie. Très vite, quatre agents arrivent à la ferme et m’accompagnent vers la forêt, tous gyrophares allumés, créant déjà un vent de panique chez les proches voisins. Je guide alors un des gendarmes vers le squelette. Au premier coup d’oeil, il pense qu’il s’agit d’un cadavre relativement récent (moins d’un an peut-être). Après avoir sécurisé l’accès au secteur par la mise en place de rubalise, les agents attendent alors le renfort de la Brigade criminelle pour poursuivre les investigations. Mon témoignage terminé, je suis invité à retourner à mes occupations.
Du plastique !
Au final, la Brigade criminelle aura élucidé l’affaire en quelques minutes : en saisissant le crâne en place, quelle ne fut pas leur surprise de s’apercevoir qu’il s’agit d’un faux crâne, très réaliste, en polyrésine.
Très embêté d’avoir fait déployer autant de moyens pour cela, je me confonds en excuse, mais les gendarmes aussi ont été bernés par cet objet plus vrai que nature. Soulagé de la tournure que prend l’événement, j’apprends ensuite qu’il s’agit d’un indice de chasse au trésor Geocaching qui a de nombreux adeptes à travers le monde. Le crâne a retrouvé sa place sous les branchages pour faire la joie de nouveaux géocacheurs. Dans le tube plastique accompagnant le trésor à rechercher, une liste de noms montre que l’objet a été découvert cinq fois depuis 2015. Trois mois plus tard, je suis revenu sur le site et le crâne était toujours là. Mais, dommage, aujourd’hui il a disparu ! »