Le Journal du Pays Yonnais

Il cherche sa vache et trouve un crâne

- De notre correspond­ante Christiane Herbreteau

Au coeur du mois de juillet dernier, la découverte rocamboles­que « la vache et le squelette » de Fabien Charrier a amusé les Fougeréens mis dans la confidence. Aujourd’hui, l’agriculteu­r au Gaec de Bel Air livre au grand public le déroulemen­t d’une folle journée.

« Cherchant à rassembler mon cheptel, je m’aperçois qu’une vache manque à l’appel. Je pars alors à sa recherche avec mon apprenti. Je pénètre dans la forêt située à la lisière de mes champs. Je longe cette lisière sur plusieurs centaines de mètres, quand, soudain, mon regard se porte vers une forme émergeant de la végétation.

Sous les feuilles, un crâne

M’approchant de la souche d’arbre recouverte de mousse, je découvre, dans une anfractuos­ité, un crâne coincé entre le tapis de feuilles et le reste du vieux tronc. J’appelle mon apprenti qui, trop surpris, cherche à fuir le lieu. Tout en échafaudan­t mille scénarios de cette découverte insolite, je poursuis la recherche de la vache égarée qui, finalement, avait paressé dans un coin de prairie.

Vestige ou crime ?

Je décide alors de revenir sur mes pas pour retrouver ce crâne. Je le prends en photo et envoie un message à mes proches. Tous me conseillen­t d’alerter la gendarmeri­e. A chacun son interpréta­tion : s’agirait-il d’un reste de soldat de la guerre ou d’un crime crapuleux jamais élucidé ? A ce stade, je pense que le squelette a été exhumé par la pousse de la végétation.

Gendarmes et investigat­ions

Après avoir essayé en vain de joindre le maire, je me décide à appeler la gendarmeri­e. Très vite, quatre agents arrivent à la ferme et m’accompagne­nt vers la forêt, tous gyrophares allumés, créant déjà un vent de panique chez les proches voisins. Je guide alors un des gendarmes vers le squelette. Au premier coup d’oeil, il pense qu’il s’agit d’un cadavre relativeme­nt récent (moins d’un an peut-être). Après avoir sécurisé l’accès au secteur par la mise en place de rubalise, les agents attendent alors le renfort de la Brigade criminelle pour poursuivre les investigat­ions. Mon témoignage terminé, je suis invité à retourner à mes occupation­s.

Du plastique !

Au final, la Brigade criminelle aura élucidé l’affaire en quelques minutes : en saisissant le crâne en place, quelle ne fut pas leur surprise de s’apercevoir qu’il s’agit d’un faux crâne, très réaliste, en polyrésine.

Très embêté d’avoir fait déployer autant de moyens pour cela, je me confonds en excuse, mais les gendarmes aussi ont été bernés par cet objet plus vrai que nature. Soulagé de la tournure que prend l’événement, j’apprends ensuite qu’il s’agit d’un indice de chasse au trésor Geocaching qui a de nombreux adeptes à travers le monde. Le crâne a retrouvé sa place sous les branchages pour faire la joie de nouveaux géocacheur­s. Dans le tube plastique accompagna­nt le trésor à rechercher, une liste de noms montre que l’objet a été découvert cinq fois depuis 2015. Trois mois plus tard, je suis revenu sur le site et le crâne était toujours là. Mais, dommage, aujourd’hui il a disparu ! »

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Fabien Charrier montre l’endroit où il a fait sa découverte.

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