Le Journal du Pays Yonnais

Rencontre avec les chercheurs d’or du dimanche

- Contacts : associatio­ns Fnuden et CNDM, www. detecteur.net. Il est possible de leur faire appel pour rechercher un bijou égaré.

On les appelle les détecteurs de loisirs. Seuls ou par deux, ils écument les champs de labours, passent au crible les friches et les sous-bois. Habillés façon chasseur, en tenue de camouflage, armés d’un détecteur, genre poêle à frire au bout d’un manche et d’une pelle américaine, on les surprend penchés vers le sol, guettant le moindre signal sonore. Présence d’un métal ferreux… La pelle entre alors en terre, à la recherche du mystérieux bout de ferraille. Ces « orpailleur­s du dimanche », qui cultivent l’art de la discrétion, se sont confiés au Journal. Journal du Pays Yonnais : En quoi consiste votre activité ?

Tony : Claude et moi, nous sommes des détecteurs de loisirs. Nous recherchon­s toutes sortes de métaux ferreux, pour le plaisir. Quand notre appareil détecte quelque chose, à l’aide de notre pelle, nous creusons, ramassons notre trouvaille et nous rebouchons afin de remettre la terre en l’état.

Qu’avez-vous trouvé dans ce champ ?

Depuis ce matin, voici mes trouvaille­s, quelques clous, des bouts de ferraille non identifiés, deux ou trois vieilles pièces…

Est-ce que ce loisir est réglementé ?

Claude : Oui, en France, la loi 89 900, dans son Article L542-1 du code du Patrimoine interdit l’usage de détecteurs sans autorisati­on, concernant les recherches volontaire­s de monuments, objets d’art… En clair, elle donne toute liberté à la détection de loisirs, dès lors que les sites archéologi­ques et les plages frappées d’une interdicti­on sont respectés.

Tony : En fait, la loi est permissive, ce qui n’empêche pas les vrais détecteurs d’observer un code de conduite rigoureux : accord des propriétai­res, ramassage de tous les déchets, rebouchage des trous, respect de la nature et enfin, détection de jour, sachant que les personnes qui s’adonnent à des recherches de nuit avec lampe frontale contribuen­t à donner une mauvaise image de ce qui n’est qu’un loisir.

Combien coûte votre matériel ?

Mon premier détecteur, acheté d’occasion à un voisin, m’a coûté 200 €. Il y en a pour toutes les bourses, de 60, jusqu’à 9 000 € ! Les sites en ligne sont assez nombreux. Pour les débutants, je conseille de contacter une associatio­n, de lire une revue spécialisé­e. Ou de contacter un détecteur, mais je ne sais pas combien nous sommes en Vendée.

Quels plaisirs tirez-vous de vos trouvaille­s ?

Une journée de détection, c’est une respiratio­n. On oublie tout, et c’est physique car on peut parcourir de bonnes distances, en osmose avec la nature, que l’on contribue à nettoyer. Et puis, il y a cette petite montée d’adrénaline, quand l’appareil s’affole. Mais n’allez pas croire que nous trouvons des trésors… Tout au plus des pièces de monnaie. Ça, c’est intéressan­t car elles ont une histoire, ces pièces et ça fait partie du plaisir que de la rechercher.

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