Les parents mobilisés pour sauver 44 classes
Jeudi 8 février, rendezvous était donné aux parents et enseignants à 14 heures devant les bureaux de l’Inspection académique à La Rochesur-Yon. Une mobilisation pour dénoncer les fermetures et gels de classes prévus dans les écoles publiques maternelles et primaires de la Vendée pour la rentrée 2018. Jeudi 15 février, la mobilisation est relancée.
La carte scolaire pour septembre prochain, annoncée début février par l’Inspection académique, prévoyait la fermeture de 37 classes, plus 18 gels (fermetures potentielles en fonction des effectifs à la rentrée). L’Inspection appuyait ce projet sur une estimation à la baisse du nombre d’élèves à la rentrée prochaine, à savoir 723 élèves en moins.
Pour les représentants de parents d’élèves et les syndicats d’enseignants, cette baisse annoncée serait plutôt l’occasion de réduire le nombre d’écoliers par classe. « Ce qu’on veut, c’est 25 élèves par classe, indique Pascale Surmont, déléguée FO et enseignante à l’école publique Louis-Buton d’Aizenay. Or, avec ces fermetures et gels, on va rester à des classes qui, pour certaines, sont plus près des 30 ». Cette dernière fait aussi un rapide calcul : « 37 fermetures et 18 gels, ça veut aussi dire 55 collègues enseignants sur le carreau à la rentrée prochaine ».
Jeudi 8 février, ils étaient 200 à manifester leur mécontentement devant les portes de l’Inspection académique, à la cité Travot à La Roche-sur-Yon, pendant le CTSD*.
Pour les syndicats, le chiffre de 723 élèves en moins n’est pas un argument suffisamment solide. « En 2016, on parlait d’une baisse similaire. Or, au moment de la rentrée, on comptait 266 élèves de plus qu’annoncé ».
Sauf que l’Inspection académique ne s’appuie pas sur ce seul chiffre. Et confirme que « le nombre de professeurs pour 100 élèves (P/E) augmente en Vendée. Cela se concrétise par des moyennes d’élèves par classe en baisse continue ». Ce fameux P/E passerait donc de 5,42 à 5,52. Encore insuffisant pour les parents et syndicats car « cette soi-disant amélioration ne profitera pas à tout le monde », informe Claude Labour, responsable régional du Sgen CFDT. Et se concentrera notamment sur les encadrements privilégiés de classes CP (classes à 12 élèves) en zones d’éducation prioritaire. Sans parler de la suppression du dispositif « plus de maîtres que d’élèves », où certaines classes bénéficiaient de deux enseignants.
44 classes menacées
Lors du comité, les représentants syndicaux ont tenté de défendre chaque école menacée. Un échange de plusieurs heures qui a débouché sur une nouvelle carte. Sur 308 écoles, 44 perdraient une classe (29 fermetures et 15 gels), 4 pourraient ouvrir une classe (3 ouvertures et 1 ouverture réservée). Par ailleurs, 4 dispositifs « plus de maîtres que de classes » fermeront et 7 classes de CP seraient dédoublées en éducation prioritaire. Sur le Pays yonnais, la fermeture d’une classe à Nesmy a été maintenue, comme à Flora-Tristan et Marcel-Pagnol à La Roche-sur-Yon, ainsi que le gel d’une classe à La Boissièredes-Landes. Ces mesures nouvelles n’ont pas convaincu les instances qui ont, à l’unanimité, voté contre.
Le comité se réunira à nouveau jeudi 15 février, mais sans grand espoir d’amélioration.
*CTSD : organisme consultatif (seul l’IA-DASEN prend les décisions), composé de membres de l’administration (de l’IA) et de représentant-es élu-es des personnels, pour discuter des mesures de la carte scolaire.