« Ça commence à faire beaucoup ! »

La Roche-sur-Yon. « C’est un petit peu facile de faire tête basse, aujourd’hui, au tribunal ». Julien Duchoze, le procureur, agite le casier de Christophe (1) et ses dix mentions. « Dont deux délits de fuite et cinq conduites sous l’empire d’un état alcoolique, ça commence à faire beaucoup ».

Le 27 juin dernier, Christophe fête l’anniversaire d’un collègue « autour d’une bière forte ». Il prend son scooter vers 18 h 30 « pour faire quelques courses ». Quand la police stoppe son deux-roues, Christophe affiche un taux d’alcoolémie de 1,26 gramme. « L’année 2017 a été difficile et comme j’avais déjà eu des problèmes avec l’alcool par le passé… » Si le Yonnais a replongé, il dit avoir compris la nécessité de se faire soigner. « Il l’a déjà promis ! » peste le procureur. « Il a connu trois sursis mise à l’épreuve ». Cette fois, le ministère public requiert six mois de prison ferme. « A lui de prouver au juge d’application des peines qu’il est prêt à faire des efforts ». Il réclame la confiscation du scooter et l’interdiction de se présenter aux épreuves du permis de conduire pendant six mois.

Me Corinne Girard, l’avocate de la défense, plaide la contrainte pénale. Un suivi plus « serré » que la mise à l’épreuve : « Vous avez en face de vous quelqu’un qui assume les faits. Qui a des difficultés avec l’alcool depuis de nombreuses années. Avec les médicaments, les groupes de parole, il a réussi, un moment, à aller mieux, mais… » La présidente, Claire Pian, opte pour la contrainte pénale, qui « suivra » Christophe pendant trois ans. L’homme devra se soigner pour l’alcool, mais aussi psychologiquement. Il devra également justifier de ses recherches de travail et de formation. « Si ces obligations ne sont pas respectées, ce sera huit mois de prison ». Christophe ne pourra pas solliciter la délivrance du permis pendant six mois. Son scooter est confisqué.