Le Monde du Camping-Car

De la remorque habitable au liner

-

Réunir quatre jours durant plusieurs centaines de clients à demeure et 3 000 si l’on compte les visiteurs de passage – parmi lesquels des Notinistes convaincus (le plus fidèle à la marque a acquis 14 camping-cars Notin depuis 1975 !) – n’est jamais chose facile. Certes, la marque a l’habitude de ce genre de rendez-vous – n’a-t-elle pas fêté dans des conditions voisines ses 85 et 90 ans ? – et l’expérience de l’organisati­on à travers les voyages et sorties de son club Tivaou, créé en 1988. Mais ce tte confiance perceptibl­e aussi bien chez les responsabl­es de la marque que chez ses adeptes est aussi liée au fait d’appartenir au plus grand groupe européen, propriétai­re de 17 marques de camping-car en France comme en Europe, Trigano. Un actionnair­e qui a permis à Notin de se développer et d’investir. Et ce ne sont pas des mots. Au printemps prochain Notin inaugurera une toute nouvelle usine, bâtie, c’est à noter, sur le territoire de la commune qui a vu démarrer l’entreprise en 1921, Panissière­s. Une unité de 8 000 m2 qui permettra à l’entreprise de travailler dans des conditions modernes et de développer ses capacités de production jusqu’à 400 véhicules par an ! La gamme des liners en profitera, ces derniers étant pour l’instant condamnés à la portion congrue, l’étroitesse des locaux ne permettant pas une augmentati­on des cadences. Alors, bien sûr, si les discours de la soirée de gala sont revenus sur l’historique de l’entreprise et ont montré un fil conducteur – la qualité de fabricatio­n et le goût du travail bien fait – c’est l’avenir qui semblait prioritair­ement intéresser les intervenan­ts. La marque devra gérer sa croissance, étoffer raisonnabl­ement son réseau de distributi­on, tout en maintenant une proximité avec la clientèle, approche absolument indispensa­ble dans le secteur du camping-car haut de gamme. Ses responsabl­es actuels, Gisèle et Guerric Bruand, en sont conscients. En soulignant que les économies d’échelle indispensa­bles au développem­ent de l’entreprise ne sauraient garantir à elles seules son succès. Et en donnant officielle­ment rendezvous à son public dans cinq ans – pour les 100 ans de la société – elle a donné un signe qui a été entendu… Les frères Notin n’ont pas inventé la caravane. Dans les années vingt, ce sont des roulottes, puis des remorques habitables à destinatio­n des forains qui sont fabriquées à Panissière­s. Les premières caravanes à proprement parler ne verront le jour qu’en 1935 et constituer­ont une des curiosités de la Foire de Paris cette même année. Mais la production des Villula et autre Goelette resteront assez confidenti­elles. À l’époque, en effet, les caravanes Notin sont considérée­s comme un véritable objet de luxe et loin d’être à la portée de tous. Au début des années soixante encore, il faut compter entre 12 000 et 25 000 francs pour une caravane de la marque, soit autant, voire davantage que la voiture tractrice (en 1965, le prix public d’une Citroën DS 19 était de 15 000 francs) ! L’arrivée des premiers camping-cars en 1948 s’inspire tout à fait de la constructi­on des caravanes jusqu’à reprendre la surélévati­on de toit garnie de lanterneau­x, qui fut le signe distinctif du constructe­ur jusqu’à la fin des années soixante-dix. Aujourd’hui la marque a su s’adapter aux réalités du marché : à côté de la gamme traditionn­elle, Notin a lancé la gamme i progress, aux carrosseri­es plus standards mais aux intérieurs toujours aussi bien finis.

 ??  ?? 1. Fabriqué en dix exemplaire­s, ce living-car sur Peugeot J7 essence 1,8 l de 1975 fait la fierté de ses propriétai­res.
2. La Chaumière 380 comptait parmi les petites caravanes Notin (3,80 m). Ce modèle de 1965 prend toujours la route. Gisèle et...
1. Fabriqué en dix exemplaire­s, ce living-car sur Peugeot J7 essence 1,8 l de 1975 fait la fierté de ses propriétai­res. 2. La Chaumière 380 comptait parmi les petites caravanes Notin (3,80 m). Ce modèle de 1965 prend toujours la route. Gisèle et...
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France