Le premier profilé premium est né
La surprise a été gardée jusqu’au bout et les fuites savamment orchestrées étaient faites pour induire en erreur la presse à la curiosité trop intrusive. Ce n’est pas un super liner qu’a présenté début juillet Niesmann + Bischoff mais tout simplement le p
La ligne et les proportions sont parfaites. Ni trop haut (2,77 m), ni trop large (2,25 m), ni trop lourd (3 500 kg de PTAC), Smove adopte un dessin magnifiquement maîtrisé, exempt de ces traits exagérément tourmentés propres à certaines automobiles. À l’image des belles voitures, précisément, les quatre modèles adoptent des nervures de carrosserie qui paraissent naturelles, d’autant plus d’ailleurs qu’elles sont parfaitement intégrées à celles du porteur Fiat Ducato, ces dernières étant rendues possibles par l’ajout d’enjoliveurs de portières. La casquette frontale avec ses feux de gabarit et son toitdôme en surépaisseur ont belle allure également, mais c’est la face arrière qui reste sans doute l’élément de carrosserie au dessin le plus pur. L’esthétique très aboutie du modèle pourrait presque faire apparaître l’intérieur comme étant moins audacieux. Mais un examen plus approfondi dément cette éventuelle impression. L’ensemble de l’habitacle profite d’un “coup de crayon” parfaitement maîtrisé et le choix de coloris apaisants favorise immédiatement le bien-être à bord. De nombreux choix inédits contribuent à nos yeux à l’intérêt des Smove. Le meuble cuisine dissimulé par deux beaux abattants en bois a davantage l’air d’un buffet que d’une kitchenette, et le cabinet de toilette dont le meuble- vasque et la cuvette des w.-c. s’effacent intégralement pour offrir une cabine de douche aux cotes domestiques sont pour nous de véritables atouts. Bien sûr, nombre des exclusivités de ce profilé appartiennent au catalogue des options : le toit ouvrant électrique commandé depuis le tableau de bord ou l’ouvrant principal de soute dont l’ouverture coulissante est télécommandée, par exemple. Le constructeur, sûr de son coup, a volontairement adopté la stratégie marketing propre aux berlines de très haut de gamme… allemandes. Un prix de base déjà très élevé – près de 94 000 € – mais une liste d’options dont il paraît impossible de faire l’économie et qui mè-
nera très vite le tarif des Smove vers les sommets : 120 000 €, voire davantage. Le plus beau profilé du monde est également le plus cher. Alors, la marque réussira-t-elle son pari : faire basculer une partie de la clientèle premium vers le profilé aux dépens de l’intégral ? Pas sûr qu’en France les ventes de ce modèle puissent se faire ailleurs que dans le cadre des salons, événements souvent propices aux coups de coeur pas toujours rationnels. Tant pis, dirions-nous. Il est bon, de temps en temps, qu’un constructeur mobilise tout son savoir-faire pour proposer un concept qui bouscule les idées reçues et fasse vraiment avancer le véhicule de loisirs.