Une semaine sous le signe du vélo… et du camping-car
La semaine fédérale internationale de cyclotourisme est organisée chaque année par la FFCT, fédération française de cyclotourisme. L’édition 2016 s’est déroulée à Dijon et a rassemblé 11000 participants. Parmi eux, un nombre impressionnant de camping-cari
Dijon, surnommée la “ville aux cent clochers”, est connue pour avoir été la capitale des ducs de Bourgogne et de la moutarde. Du 31 juillet au 7 août, la préfecture de Côte-d’Or est aussi devenue la capitale du vélo, à l’occasion de la 78e semaine fédérale internationale du cyclotourisme. 11 000 participants ont sillonné chaque jour les belles routes de la région, entre vignes et canaux, monuments de vieilles pierres et ver-
tes collines. Une fois l’itinéraire du jour accompli, des milliers de maillots de couleur rejoignaient en groupes disparates l’agglomération dijonnaise, pour retrouver qui son camping-car, qui sa caravane, qui son hôtel. C’est sur l’un des campings éphémères de l’événement que Le Monde du Camping-Car est allé à la rencontre des passionnés. Le camping fédéral de Quétigny, situé entre les champs et l’aimable périphérie de Dijon, commence à s’animer… Il est 17 heures, et les cyclotouristes reviennent de leur circuit du jour, retenant leur guidon d’une main, casque en bandoulière et maillot entrouvert. “Voilà Orléans !" lance une camping-cariste à un groupe de participants. L’un de ces cyclotouristes, dont le maillot mentionne effectivement la préfecture du Loiret, répond “Orléans en déroute” en rigolant. Des hommes passent avec la cassette du camping-car, direction la borne de vidange. D’autres se dirigent vers les rangées de lavabos, une petite bassine de linge sous le bras. Devant les cabines de douche, la file d’attente commence à s’allonger. “Nous avons ici 1 800 personnes et 80 % sont en camping-car”, estime un bénévole responsable du site. A l’entrée du champ qui accueille ce camping éphémère, Jean-Noël est confortablement installé sur sa chaise pliante. Ce cyclotouriste de l’Eure est rentré tôt, aujourd’hui. “Chacun choisit librement son parcours, parmi ceux qui sont proposés par l’organisation. J’ai fait 60 km, ça m’a pris toute la matinée, à cause de la circulation. À GevreyChambertin, il y a eu un bouchon, je ne sais pas ce qui s’est passé.” Le jour de notre visite, le thème est la route des grands crus. Quatre circuits de difficultés différentes sont définis, tous jalonnés de terroirs réputés : Nuits-Saint-Georges, Savigny-lesBeaune, Pommard, Meursault… Sur la route, les participants de la semaine fédérale internationale forment une grande communauté. “On roule comme on veut, quelquefois on se donne rendez-vous avec d’autres copains de mon club”, raconte Jean-Noël. Comme tous les cyclotouristes que nous avons rencontrés à Dijon, il appartient effectivement à un club. “On s’entraîne tous les mercredis, on fait une cinquantaine de kilomètres. On fait aussi des sorties d’une journée, il y en a tous les dimanches, d’une soixantaine, voire d’une centaine de kilomètres.” Au-delà de ses amis du club, Jean-Noël profite de la “fédérale” pour rencontrer des cyclotouristes d’autres régions. “On parle deux minutes, tout en roulant, et puis on se sépare, parce que chacun va à son rythme. Sur la route, il y a aussi les points de ravitaillement où on peut acheter à boire et à manger. Ce matin il y avait un gars qui chantait et un barbecue.”
Découvrir une région
Quelques allées plus loin, Micheline et Roland, originaires du Loir-et-Cher, viennent de retrouver leur camping-car. “Aujourd’hui c’était superbe, explique Micheline. Ici c’est un pays de vignes avec des petites côtes, parfois un peu raides.” Roland intervient : “On n’a qu’un seul regret, c’est qu’il n’y ait pas eu de dégustations de vin sur la route. Peut-être qu’il y en avait et qu’on n’est pas tombé dessus.” Et quand on leur demande si quelques verres de vin ne les auraient pas pénalisés pour la suite du parcours, la question les fait rire. “Le cyclotourisme, ça passe aussi par des découvertes gastronomiques. Nous, on pratique le vélo pour faire du tourisme. C’est d’ailleurs le principe du cyclotourisme. Il y a des gens qui roulent le nez dans le guidon, ils pratiquent le cyclosport. Nous, c’est le cyclotourisme. On s’arrête pour visiter, pour prendre des photos.” Certes, le cyclotourisme n’est pas un sport de performance. Mais pour terminer l’un des circuits proposés, il faut tout de même avoir de bonnes jambes. Les organisateurs