Le Monde du Camping-Car

L’ARTISTE MILITANT du camping-car

“Ça, c’est un bon pépère !” et voilà que Daniel Guichard se met à tapoter amicalemen­t le capot de son camping-car. Un peu comme un gardian de Camargue serait en train de choyer sa monture après une longue balade. Un peu comme si lui et celui qu’il appelle

- Texte et photos : Didier Houeix

Nous avions programmé ce rendez-vous de longue date. Rencontrés à la concession Cévennes Caravanes d’Alès alors qu’il mettait la dernière main à son camping-car, effectuant les ultimes réglages d’une checklist d’aménagemen­ts personnali­sés, nous nous étions promis de nous revoir. Or, vous savez ce que c’est… Pas facile de louvoyer et de dénicher une fenêtre dans l’emploi du temps d’un artiste que l’on devine surchargé. Mais Daniel Guichard est un homme de parole et, ma foi, ce qu’il dit, il le fait. Me voilà donc parti pour le Nord de la France, plein d’enthousias­me, un an après cette première rencontre. Auparavant, et pour assurer mes arrières aussi, j’ai écouté du Guichard en boucle, dans la voiture. Et sur l’autoroute, les souvenirs remontaien­t à la surface d’une adolescenc­e bercée par quelques-unes de ses chansons inoubliabl­es de son répertoire : Mon Vieux, Le Gitan… L’une des plus belles de ses chansons restera, de mon point de vue, La chanson d’Anna, chanson pour ne pas oublier, écrite par Pascal Danel ( Les neiges du Kilimandja­ro). “Elle s’appelait Anna, rappelle-toi/La plume courait entre ses doigts/Elle écrivait des mots d’amour et de foi/Car elle avait 13 ans/Elle se cachait dans un grenier, Anna/Si chaud l’été, l’hiver si froid/À l’horizon de quatre murs et un toit/Elle écrivait pourtant Anna, ces mots-là…” Daniel Guichard transpor te son auditoire à Amsterdam, à l’époque la plus sombre de l’histoire contempo- raine de notre vieille Europe : la traque de génération­s d’hommes, de femmes et d’enfants, déportés, assassinés. Et comme un écho dans ses tournées il rappelle, sur scène, que face aux d é mo n s d i s s i mu l é s d a n s l’ombre, il faut chanter encore et encore La chanson d’Anna. Du haut de son mètre 70 – allez, 73 – il est là, en pleine forme, très souriant, bien planté sur “ses guiboles”, une chevelure fournie comme au temps des premiers tubes, la même, elle a juste changé de teinte. Elle a pris la

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