Rimor Horus 38 & Roadcar R 600
Pourquoi sont-ils moins chers que les autres ?
PREMIERS PRIX
Leurs tarifs sont alléchants, mais qu’en est-il de leur niveau de prestations, de celui de leur équipement ? Leurs factures attractives sont-elles une sorte de carotte tarifaire pour appâter le novice ? Rimor et Roadcar, deux marques parmi d’autres*, inscrivent leur production dans ce créneau des modèles économiques. Pour en savoir plus nous avons passé au crible leurs deux modèles.
Le marché du fourgon aménagé se porte bien. Et même très bien, ses ventes explosent, elles représentent 40% des ventes de camping-car neufs, l’équivalent de celles des profilés en termes d’immatriculation ! C’est dire. Un bond révélateur du renouveau de l’attirance pour les camping-cars compacts. Sur le versant fourgon aménagé, en matière de compacité, le Fiat Ducato, avec désormais son faux jumeau le Citroën Jumper, rassemblent à eux seuls la majorité des suffrages dans la catégorie très prisée des fourgons de 6,00 m. Une longueur permettant l’implantation d’un lit transversal arrière de largeur constante, un couchage plébiscité par nombre d’utilisateurs de fourgon. Rimor et Roadcar ne s’y sont pas trompées en inscrivant l’une et l’autre à leur catalogue cet agencement dans cette longueur. Sur Fiat pour le Rimor Horus 38, au choix sur Fiat ou Citroën pour le Roadcar R 600. Et, selon que l’on sera chez l’un ou l’autre, sur Ducato ou Jumper et que l’on fasse appel ou pas à un équipement optionnel, pour une facture inférieure de 1 000 à 3 000 € par rapport à des modèles similaires d’entrée de gamme au catalogue d’autres marques. La porte d’entrée se situant pour cette dernière aux alentours de 43 000 € chez bon nombre de constructeurs, les modèles de gamme moyenne affichant eux une facture de l’ordre de 45 000 €. Une économie qui donne à réfléchir tout autant qu’elle interroge. Ne se ferait-elle pas au détriment de la qualité de fabrication et de l’équipement ? Auquel cas, ce qui s’avèrerait être « une bonne affaire » à l’achat n’en serait plus une à l’usage.
À la hauteur
Marque italienne du groupe Trigano, Rimor conçoit et fabrique ses propres campingcars dans son usine toscane. Les fourgons Horus affichent une personnalité différente des autres fourgons du groupe dont ils se distinguent par le style et par le dessin du mobilier. Tout comme les fourgons Roadcar qui, fabriqués en Allemagne dans une usine Dethleffs, ne sont pas les versions économiques de modèles Pössl, la marque soeur. Des gages plutôt rassurants au regard du savoir-faire des marques mères. À l’observation, le mobilier, y compris dans ses parties les moins accessibles, ne montre pas de signes de faiblesse, il convoque des matériaux classiquement utilisés et sa quincaillerie, identique à celle des gammes supérieures inspire confiance. Sur le meuble de cuisine, les tiroirs et leur système de coulissement rassurent sur leur capacité à supporter du poids tandis que tous les placards de pavillon, à défaut
d’avoir des cloisons séparatives, sont dotés d’un rebord anti chute. À bord de l’Horus 38 dont le pavillon de l’habitacle est habillé d’un beau panneau d’un seul tenant, Rimor équipe la penderie d’un éclairage (présence exceptionnelle sur un fourgon), préfère le métal au plastique pour la console du plan de travail relevable, mais fait l’impasse sur le cloisonnement fermant la soute sur l’habitacle et fixe le panneau rabattable nécessaire à la confection du lit de dînette avec des charnières et des vis sousdimensionnées ! Économie, oubli, méconnaissance de la vie à bord ? Difficile de savoir, surtout si l’on ajoute à ce constat que pour la rallonge du plateau de table et le maintien relevé du sommier bloquant le matelas derrière lui, la marque fait appel à des systèmes ne nous ayant pas vraiment convaincu bien que n’étant pas des systèmes économiques. Celui de la rallonge au mécanisme articulé avec ressorts dont la tension réclame de la force, tant pour son déploiement que pour son escamotage. Et dans une moindre mesure celui permettant le blocage, sans sangles, en position relevée des deux
parties articulées du sommier. En effet si pour son relevage la solution s’avère convaincante, son déblocage nécessite un débattement qu’entrave l’empilement des matelas. Énervement garanti chez les moins patients des utilisateurs ! Rien de tel sur le Roadcar qui dédie un coffre spécifique au rangement de la mallette Fiat contenant l’outillage nécessaire au démontage d’une roue et reprend à l’identique les recettes éprouvées sur les fourgons Pössl : cloison coulissante – avec marche d’accès au lit – fermant la soute sur l’habitable, sangles maintenant matelas et sommier et classique rallonge pivotante pour le plateau de table. Une rallonge cependant non disponible de série mais liée à l’option « lit de dînette ». C’est étonnamment et également à l’option que sont soumis, toujours sur ce R 600, le rideau et le pommeau de douche du cabinet de toilette, par ailleurs doté d’un grand rangement et d’un lanterneau pour l’aération. Plus flatteur au regard avec sa vasque inox et ses parois habillées d’ABS blanc, l’Horus est lui dépourvu d’aération permanente, c’est l’ouverture de la baie qui assurera cette fonction de manière temporaire. Difficile de lier cette absence à une volonté d’économiser, l’installation d’une baie ou d’un lanterneau devant être d’un coût assez proche. Pourquoi
alors une baie plutôt qu’un lanterneau ou une aération de type champignon ?
Il y a prix et prix . . .
Chez l’un comme chez l’autre, pas de mauvaise surprise côté équipement général, réfrigérateur, chauffage et appareillage électrique proviennent d’équipementiers incontournables, et si les baies ne sont pas de type affleurant dernier cri elles ne relèvent pas pour autant du bas de gamme. Côté éclairage rien à redire également, les points lumineux sont en nombre suffisant et bien répartis avec une mention toutefois pour l’Horus que Rimor enrichit de leds derrière un dépoli sur la ligne haute des placards de pavillon. Plus classique dans le traitement de l’éclairage, le R 600 fait l’impasse sur les prises 12 V et USB. Des appareils, prises et points lumineux alimentés, chez ces deux marques, par un réseau de câbles ne flottant pas au fond d’un placard ou d’un coffre mais au contraire discrets et bien protégés dans les zones exposées. Et il y a aussi ce que l’on ne peut voir et que seules quelques étapes nocturnes de préférence hivernales permettraient de jauger : l’efficacité de l’isolation. Il faut donc pour ce poste important se fier à ce qu’en disent les constructeurs sans pouvoir juger de son homogénéité ni de sa présence dans les parties creuses.
Roadcar fait sienne l’isolation mise en oeuvre sur les fourgons Pössl, à savoir de la mousse de polyuréthane et du polystyrène extrudé à peau lisse (nom de marque Styrodur), tandis que Rimor fait appel à un isolant constitué de fibres de polyester. Que du très classique. Sont-ils une bonne affaire nous demandions nous plus haut ? Force est de constater que, vu sous l’angle de la qualité de fabrication, ces deux « premiers prix » n’en sont pas une mauvaise. Le R 600 s’avérant à nos yeux un peu plus fonctionnel que l’Horus 38, qui lui en revanche affiche un décor un peu plus chaleureux et une facture nette plus élevée en raison d’un Ducato ne réclamant aucun passage obligé à la case option. Ce qui n’est pas du tout le cas du R 600. À moins de faire l’impasse sur l’airbag passager, la climatisation, le marchepied et le rideau d’occultation ! Inenvisageable. Pour les acquérir il faudra donc obligatoirement passer par des packs faisant grimper le montant final d’un peu plus de 3 000 € au-dessus du prix standard affiché ! Au final c’est plutôt sous l’angle du rapport équipement/prix qu’il conviendra d’aborder ces fourgons similaires Evidemment, mais ça va mieux en le disant, ces deux fourgons n’adoptent pas le pavillon de cabine découpé et pas davantage le skyroof qu’il permet.