La Norvège en hiver : la route blanche
Oliver est photographe de voyage. L’hiver dernier, il a accompagné une équipe de journalistes européens partis tester l’isolation des camping-cars Hobby à TromsØ, dans le nord de la Norvège. Les tests terminés, subjugué par la beauté des paysages nordiques, il lui fut impossible de ne pas poursuivre la découverte du pays.
Il nous livre dans ce numéro ses plus belles images...
I lya peu encore, je n’ aurais jamais imaginé pouvoir vivre un jour une telle aventure. Photographe «officiel» d’une opération organisée par Hobby, nous avons tout d’abord pris la route de Tromsø, dans le nord de la Norvège, avec toute l’équipe technique vidéo et photo. A Tromsø, près de 400 km au nord du cercle polaire arctique, on est vite dans l’ambiance. Les températures sont négatives nuit et jour et le jour, il ne dure pas très longtemps... Autant dire que pour les photos, il ne faut pas trop perdre de temps. Bon, il est vrai que nous ne répugnons pas à faire aussi des photos de nuit, notamment pour capter les aurores boréales, si courantes en hiver à ces latitudes. Les tests techniques terminés, commence alors notre grande aventure. Pas question pour nous qui devons reconduire notre van jusqu’à Kiel, notre ville natale en Allemagne du Nord, à 3 000 km de distance, de nous précipiter. Oslo et Kiel sont reliées par une ligne de ferry traversant la mer Baltique qui fonctionne même en hiver. Nous n’avons donc aucune contrainte particulière pour la date de notre retour. Notre projet : découvrir la région de Tromsø avant de redescendre tout doucement. Première surprise, l’hiver ne réduit pas à néant les activités des habitants : randonnées, ski, balades en traîneau à chiens, voire pêche sous glace, la vie continue ! Et pour nous, l’observation des aurores boréales est un vrai régal, je ne sais plus où donner de l’appareil photo... Il nous faut néanmoins nous
résoudre à redescendre progressivement, et nous quittons Tromsø pour les Lofoten, la pointe nord-ouest de l’Europe, et la ville de Å. Un paysage hivernal magnifique et une première session de surf (si, si, vous avez bien lu) dans l’océan Arctique seront les points forts de cette première étape. De Å, en ferry vers le continent jusqu’à Bodø, la route côtière nous fait franchir le cercle polaire et traverser des paysages spectaculaires jusqu’à Trondheim, une ville cossue où cohabitent jeunesse et vieilles maisons. Nous découvrons ensuite Ålesund, port renommé pour son patrimoine Art nouveau... et sa flotte de morutiers. Puis nous nous dirigeons vers le Geirangerfjord, dont les parois vertigineuses sont encore plongées dans l’obscurité en cette saison. De plus en plus, le dégel et les routes verglacées deviennent des obstacles imprévisibles. Les pneus neige et leurs pointes
n’empêchent pas toujours notre fourgon de déraper dès que nous touchons la pédale de frein. Souvent, nous ne pouvons que subir et attendre que le véhicule s’arrête de lui-même... Nous atteignons la très colorée Bergen, peut-être la plus riante des villes norvégiennes, avec ses rues historiques, ses places, ses restaurants chics et ses cafés. Ce sera mon ultime session de surf en Norvège. Pour rejoindre Oslo, nous quittons la route E16 et mettons cap à l’est à travers le plateau de Hardangervidda, le plus vaste haut plateau d’Europe et paradis des randonneurs. Sous un soleil éclatant, notre camping-car nous permet d’admirer des étendues enneigées scintillantes, des lacs gelés, de pittoresques cabanes de ski et des formations rocheuses étonnantes. Il y a déjà un soupçon de printemps dans l’air à Oslo. Au port, nous trouvons un endroit pour garer notre véhicule et passer la dernière nuit en Norvège. Le centre-ville n’est pas autorisé à tous les véhicules. Nous explorons donc la ville à pied. Foule cosmopolite, Norvégiens enjoués et sympathiques dans une ville moderne : faute d’être belle, nous trouvons la capitale plutôt accueillante. Le nouvel opéra d’Oslo (de 2008 tout de même...), véritable iceberg abstrait juste sur le front de mer, nous impressionne. Il faut absolument visiter ce bâtiment en verre et en béton et monter sur son toit pour profiter de la vue sur le port et les toits de la ville. C’est sur ce front de mer, désormais joliment rénové, que nous profitons du soleil couchant pour le dernier soir de notre inoubliable aventure norvégienne.