Des gourmandises sur une route libérée
Aux portes du Calvados, ce tracé vous permet d’apprécier des produits du terroir bas-normand et d’emprunter le cours d’une incroyable histoire : celle du D-DAY.
D’abord Isigny… Son passé est étroitement lié à trois données : le lait, la guerre et… Walt Disney ! Le lait d’abord. Les Dupont d’Isigny – dynastie familiale du XIXe – développent l’industrie de la transformation du lait. Il faut avouer que ce ne sont pas les vaches normandes qui manquent dans ce bocage ! La crème, le beurre… Mais c’est un produit phare qui va s’imposer dans le paysage, identitaire de cette grosse bourgade normande : les caramels ! A Isigny, dans les années 1930, il y a trop de lait ! L’idée vint de produire des confiseries en utilisant le surplus. Les caramels d’Isigny étaient inventés. Les premiers bonbons de caramel sont apparus en 1932 avec les Etablissements Galliot, créateurs des caramels durs au lait. Cette confiserie confectionnée avec de la crème fraîche se regarde, se goûte et se mange dans son palais qui lui est désormais dédié et qui fera la joie des gourmands : « Les Caramels d’Isigny ». Vous quitterez, venant de Carentan, la N13 à l’entrée d’Isigny et au premier rond-point, à gauche toute ! La route du 19 mars 1962 vous y mène direct ! La galerie du caramel agrémentée en visite libre d’un circuit ludique et instructif permet de voir la fabrication du produit. Quant au magasin « Les Halles d’Isigny », il vous fait chauffer la carte bancaire : difficile de résister devant tant de douceurs et leurs 70 parfums ! Et sachez-le, un bon caramel doit être fondant mais ne pas coller aux dents ! Votre cabas plein à ras bord, vous irez goûter vos caramels sur les bords de l’Aure inférieure, dans votre camping-car que vous aurez posé – une belle aire vous y attend – entre le quai Aristide Briand et le quai Neuf. Isigny fut l’une des premières villes libérées après le 6 juin ! Copieusement bombardée le 8, elle sera libérée le 9 juin. Enfin, elle est la commune d’origine de Walt Disney : le nom d’Isigny s’est transformé en Disney. Une plaque dans le parc de la mairie rappelle ce lien et un Mickey végétalisé vous souhaite le « Bonjour ». À la pointe du Hoc ( Cricqueville-en-Bessin), ce sont des fortifications allemandes (plateforme DCA, casemates…) qui vous accueillent. Le site est consacré aux terribles combats qui se déroulèrent sur cette falaise, prise d’assaut, le 6 juin, par
les Rangers du Colonel Rudder. La pointe du Hoc ouvre les pages d’une histoire connue de tous : le Débarquement du 6 juin 1944, D-DAY, et la bataille de Normandie. Rien ne permet mieux de mesurer l’engagement des forces alliées en présence, que la visite du cimetière américain d’Omaha Beach. Vous prendrez, à bord de votre camping-car, la direction de Saint-Laurent-sur-Mer par la côte (D517) ou en suivant la D514. Attention : le long de l’Avenue de la Libération – elle mène à Omaha – vous ne trouverez pas de stationnement. Des voitures occupent déjà le terrain. Au rond-point de la plage et le long de celle-ci (bd de Cauvigny et rue Bernard Anquetil), le stationnement des camping-cars semble toléré. La plage d’Omaha… Vous y voilà ! Un musée, le musée mémorial d’Omaha Beach en visite libre, perpétue le souvenir de milliers d’hommes, sacrifiés pour une cause : notre liberté ! Quant à la plage ? Elle est devenue un lieu de mémoire. On y plante de petits drapeaux américains, canadiens, anglais, français… Des plages du Débarquement, elle est celle où les Alliés perdirent le plus de troupes. Pour une raison précise: son relief était défavorable à un débarquement. Un autre nom subsiste pour la désigner : « Bloody Omaha », « Omaha la sanglante » ! Il suffit de se rendre au cimetière américain de Colleville-sur-Mer qui domine la plage, pour, face à ce champ de croix, évaluer combien ce jour du D-Day fut terrifiant : 9 380 hommes y sont enterrés. Normandy Visitors Center, Chapelle, mémorial, Jardin des disparus… Vous n’en reviendrez pas indemnes.