Une bergère, un phare et de la confiture de lait
De Saint-Germain-sur-Ay, ce tracé fait étape à Portbail, ponctuation charmante sur les rivages de la péninsule qui prend de la hauteur à Carteret avant de pénétrer l’intérieur du bocage pour une séance de dégustation de confiture de lait.
u départ de Saint-Germain-sur-Ay, on débute la journée par une « chouette » balade et une rencontre peu banale avec Stéphanie Maubé, la bergère de Saint-Germain-surAy. La veille, ou l’avant-veille, vous l’aurez appelée pour la prévenir. Elle se fera une joie de vous accueillir à la « Cotentine Moderne » : « La Cotentine ? C’est l’exploitation agricole que j’ai créée. J’ai 180 brebis Mouton de l’Avranchin, réparties sur deux sites naturels immergés par la mer à chaque marée. La dimension créative de mon ancienne vie me permet diverses activités liées au tourisme vert et à la valorisation du terroir : promenades, goûters à la ferme, création d’accessoires en laine… » Ainsi, vous déambulerez avec elle sur le havre. Vous marcherez pieds nus, « Ça fait partie de la découverte ! » Mais on peut amener ses bottes. Ainsi vous appréhendez le principe des prés-salés, la vie du troupeau de Mouton de l’Avranchin avant de craquer sur la belle laine de son échoppe. Pour trouver Stéphanie ? Rien de plus simple. Son adresse : « Petite Bergerie » située face au n° 25, rue des Mézières. Un dernier détail… Jetez un oeil sur la bande annonce de « Jeune Bergère ». Stéphanie tient son propre rôle dans un long métrage do cumentaire passionnant. Sorti en mars 2019, le film de Delphine Détrie a obtenu un prix dans le cadre du festival de l’environnement de Washington. Ouahhhh ! C’est ce que vous direz en voyant Portbail. Nous
sommes à seize petits kilomètres de notre point de départ. Et PortBail – vous pouvez aussi l’écrire ainsi – ne déroge pas à la règle sur cette côte des Hav res. L’un d’entre eux porte son nom ! Il faut dire que Portbail est peu banal dans son écrin maritime composé de grandes étendues de sable et de ses deux symboles identitaires : le pont aux treize arches et son église Notre-Dame. Portbail est devenu en 1985 le titre nostalgique d’un album d’Alain Souchon : « On sentira la p’tite brise… Un jour, bye bye… Au bout des rails, la jolie maison de Portbail. Et c’est là-bas dans le Cotentin… » Superbe ! Et les camping-cars sont autorisés à stationner sur le grand parking, en bordure du havre nord, route de Barneville. Barneville-Carteret est votre étape suivante. Et plus précisément, pour passer du presque niveau zéro de la mer – 2 m à Portbail – à 77 m au cap de Carteret où fut bâti le phare de Carteret. Les marins connaissent bien sa signature – (un éclat) 2 s, (un éclat) 5 s, (un éclat) 5 s – pour ceux qui souhaitent approcher le chenal qui mène au port. Le phare est ouvert au public. C’est l’occasion de découvrir l’extraordinaire panorama sur la Manche et les immenses plages qui bordent, presque jusqu’à Flamanville, ce littoral du Cotentin. Lorsque vous aurez humé l’air marin sur le sentier côtier, et vu les ruines de l’église SaintGermain, rien ne vaut l’idée d’une petite douceur. Direction « La Ferme d’Auréville », à SaintSauveur-le-Vicomte, chez Sylvie et Stéphanie : « Tout est parti d’une recette de ma grandmère…» Des saisons d’été plus tard, à vendre de la confiture de lait, et voici le duo installé désormais dans sa ferme-boutique. « Le lait, labellisé bio, vient de chez le beau-frère. La recette est simple : du lait frais, entier, du sucre et de la patience : car il faut huit à dix heures de cuisson pour obtenir ce délicieux goût de caramel. » La confiture de lait se déguste à toute heure et en toutes circonstances sur des tartines, brioches, crêpes, ou bien mélangée avec du fromage blanc, yaourts et aussi comme ingrédient dans toutes vos recettes. Et c’est« méga bon ! »