La route du cidre « AOP ». Yec’hed mat !
La Cornouaille – de la pointe du Raz à Quimperlé – a son festival, incontournable rendez-vous estival quimpérois, et sa « Route du cidre » qui met en lumière le beau travail accompli des cidreries, et une boisson très appréciée.
En Cornouaille, le mot CIDRE a gagné ses lettres de noblesse : elle est la seule région bretonne à bénéficier d’une Appellation d’origine protégée. Il faut préciser que depuis trente ans le cidre est devenu une valeur sûre, une boisson qui a ses fans et même son bar… à cidre, « Le Sistrot » à Quimper. À l’égal des bars à vins, on y propose un choix impressionnant de cidres, couleur or ou ambrée, parmi lesquels, les cidres de Cornouaille sont en bonne place sur la carte. Celle qu’occupe le cidre dans la géographie cornouaillaise est à l’image de la route qui lui est dédiée : de la vallée de l’Odet aux baies d’Audierne et de Douarnenez, du pays quimpérois au fouesnantais jusqu’au pays des rias, le cidre se boit, se goûte, s’apprécie aux tables de restaurants, grands ou petits, réputés ou à la bonne franquette, car nous l’aimons tous. Mais il fallait faire une sélection : cette route compte près de trente producteurs. Parmi tous ceux-ci, en voici trois. Et nous partirons de Quimper. Quimper et sa cathédrale Saint-Corentin que vous ne manquerez pas d’aller admirer. Le premier d’entre eux est à 10 km, vers le sud-ouest. Pour trouver la cidrerie Paul Coïc ( Plonéis), empruntez les D100 et D784, vers Landudec. Au coeur de ses quatre hectares de verger, Paul Coïc vous accueille, vantant les mérites de sa dizaine de variétés de pommes. Originaire du Finistère Sud, ancien exploitant de vaches laitières, Paul a créé son verger, voilà bientôt 22 ans. 1 700 pommiers plus tard, en conversion bio – les premières cuvées sont commercialisées cette année 2020 –, il propose la visite de son domaine, raconte ses arbres, ses variétés emblématiques, « la Marie Menard » ou la « Guillevic », et vous mène, très motivé, à l’atelier de fabrication et au chai. Dégustez ses cidres : brut, fermier, demi-sec et doux, dont un extra brut à plus de 6° : « Le consommateur accueille favorablement le cidre en accompagnement de plats autres que la traditionnelle crêpe. C’est le cas de mon extra-brut. Bien frais, il fonctionne à mer veille avec des fruits de mer. » Au catalogue, du jus de pomme, pommeau et Lambig de Bretagne. Ses produits sont régulièrement primés : son cidre brut de Bretagne a obtenu une médaille d’or au Salon de l’agriculture de Paris en 2019. Enfin Paul, membre de France Passion, accueille volontiers les campingcaristes. Pour dénicher Christian Toullec, vous prendrez, au départ de Quimper, la route de SaintBrieuc, le chemin d’Ergué-Gabéric et d’Elliant. L’occasion de découvrir la chapelle NotreDame de Kerdevot, son enclos, et la campagne bocagère qui borde cette route du cidre et mène à la cidrerie Melenig – petit jaune en
breton. « De belles broderies jaunes ornementent les tenues du cercle celtique d’Elliant. Je voulais les mêmes sur mes étiquettes. Le verger, exposé sud, est sur du granit, riche en humus. Les pommes (Kermerrien, Dous Moen…) sont toutes ramassées à la main, tanniques, amères et douces-amères. Les cidres fermentent naturellement, deux, trois mois. Résultat, les cidres ont de fines bulles. Je propose deux cidres AOP, le Melenig, doré, fruité, la cuvée spéciale Ruz (rouge), un cidre vigoureux, et un fermier brut, tous en bio. Et j’accueille les camping-caristes du réseau France Passion ! » Entre nous, le Cornouaille Ruz (rouge en breton) est à tomber ! Marine Saliou, aussi, est fière de son verger. Kermao, la cidrerie familiale (Gouesnac’h) produit un cidre élevé à proximité des rives de l’Odet. « Dans cette ferme datant de 1894, il y a toujours eu du c idre. La c idrer ie a été créée en 1991, par le père de Brieug, mon mari, qui a développé l’activité en 2009.» Les ventes sont directes ou très localisées. « La cuvée Prestige, un cidre de garde, a droit à sa collerette : médaillée d’or en 2018. Je l’ouvre en apéritif. Il faut goûter le brut (IGP de Bretagne), peu sucré, avec des plats relevés : andouille poivrée, palourdes roses des Glénan, poissons… Le Fouesnant (demi-sec IGP), fruité, avec des desserts. » Et pour la p’tite soif, « Le Gast », un brut proposé en 33 cl, sera… rafraîchissant ! Bonne dégustation !