En remontant le Blavet
Ce tracé fait la part belle à la terre, la campagne, les forêts et l’eau. Voici un Morbihan plein de secrets, loin des plages, qui conserve son attractivité, le long des rives d’un fleuve, le Blavet.
Lorsque le fleuve – car c’en est un – le Blavet, se jette dans l’Atlantique, aux environs de Lanester, il ne livre qu’un bref aperçu de ses capacités paysagères. Certes la rade de Lorient vaut le détour. Mais c’est logiquement en remontant, avec votre camping-car, vers l’amont du fleuve, que vous constaterez combien le pays du Blavet est riche d’un enseignement patrimonial et paysager. Ce tracé part d’Inzinzac-Lochrist, audessus d’Hennebont. En suivant la D23, vous longez le Blavet pour vous rendre au village de Poul-Fetan. 18 kilomètres qui se faufilent à travers champs et collines boisées jusqu’à ce hameau dont l’histoire n’est vraiment pas banale. Vous passez par Penquesten, Fétan Guine, Sebrevet, Kermoisan, et juste avant le bourg de Quistinic – nous y reviendrons – vous prendrez la tangente. Autant vous annoncer la couleur : c’est à une remontée dans le temps que je vous convie ! En 1850, sept familles vivaient sur l’exploitation de Poul-Fetan, près de 40 hectares. Plus de cent ans après (1976), la végétation, les herbes folles, les ronces s’emparaient du village en ruine. À l’initiative de Guy Corlay, maire de Quistinic, celui-ci renaît. La tâche est rude, nécessite argent, bénévoles et artisans. Mais les pierres, les toitures se font… belles. Et il faut bien l’avouer, il a de la gueule ! Au point de séduire Philippe de Broca qui le choisit pour tour ner des scènes capitales de son film « Les Chouans ». Rénové dans le respect de son passé architectural, Poul-Fetan force l’admiration. Réjane Even, sa directrice, ne s’en cache pas : « On l’aime, notre village… Et on apprécie beaucoup les camping-caristes. Ils sont les bienvenus pour une nuit ou plusieurs, sur une aire entretenue pour eux, agrémentée d ’ u n v e r g e r d e p o mmi e r s à cidre. » Visite ludique, animation scènes des lavandières, atelier du tourneur sur bois, PoulFetan est « la » ferme bretonne d’autrefois, à vivre en famille. On peut dire qu’à Poul-Fetan, le slogan « Regarder c’est bien, faire c’est mieux » est appliqué tous les jours : nourrissage des animaux, barattage du beurre… Prenez connaissance du programme tant il est riche et varié.
Et ce, grâce à une équipe dynamique tout entière dévouée, en tenue paysanne traditionnelle, à ce hameau. Pour vous rendre à l a ch a p e l l e S a i n t - Gi l d a s d e Bieuzy – un lieu bien insolite des rives du Blavet – il vous faudra une petite demi-heure (20 km). Selon la légende, le Gallois, Saint-Gildas… de Rhuys se retira dans une grotte située en contrebas de la butte de Castennec. Elle sera, plus tard, transformée en chapelle troglodyte. Vous pourrez, à hauteur de Brioldy, emprunter le chemin à gauche qui, à pied, vous mène à la chapelle, ou l’admirer sur l’autre rive, en continuant tout droit avec votre véhicule sur cette petite route qui plonge vers le Blavet. Une passerelle permet de le franchir vers une maison éclusière. Non loin de là, faites une halte utile à l’office de tourisme de SaintNicolas-des-Eaux. Descendez jusqu’au pont de la Couarde par la D1. Et prenez à gauche, promenade des estivants. Les bureaux de l’OT jouxtent une crêperie « bio ». À l’office, vous aurez tout loisir de vous informer sur les possibilités de découverte autour du Blavet et surtout sur les aires mises à votre disposition dans la région. Mais sachez-le, à deux pas de l’OT, une aire vous est dédiée, face au Blavet. Un peu en pente, mais sympa ! En quittant SaintNi co l a s , f i l e z ve r s Pontivy. À hauteur de Kerboer, quittez la D1 vers la chapelle Saint-Nicodème (Pluméliau-Bieuzy). Elle pointe son clocher dans la campagne. On ne voit que lui à des kilomètres à la ronde. Et pour cause la chapelle fut construite dans un encaissement, bien camouflé ! Le site est isolé, le village tranquille. Ne le ratez sous aucun prétexte ! Et la fontaine est unique avec ses trois bassins. On raconte que les hommes se faisaient raser une barbe de plusieurs jours, se lavaient le visage et les mains : un rituel qui les protégeait des maladies. Messieurs… à vos rasoirs !