Brière... Le grand marais !
Territoire à part en France, les secrets de la Brière, 20 000 ha de marais, ne sont pas faciles à percer ? Routes, voies, canaux... Voici de bonnes pistes pour appréhender cet espace, ouvert à tous les amoureux de la nature.
On y circule en chaland, une perche à la main, pour faire avancer l’embarcation à fond plat. C’est l’image que la plupart des visiteurs qui se rendent dans le marais de Brière souhaitent immortaliser. Avec Christophe Boisrobert, vous immortalisez et vous écoutez le marais. Il vous attend, sereinement, à Port Rozé (Saint-Malode-Guersac). Vous poserez votre camping-car au parking du rond-point, rue de la petite Brière. À pied, suivez le panneau : « Maison d’accueil, maison de l ’ é c l u s i e r, R é s e r v e P i e r r e Constant ». Le chaland de Christophe sera sur la berge pour une sacrée belle balade jusqu’à l’île de Fédrun. Guide atypique, il reflète l’âme du marais. « L’une des plus belles périodes c’est en mai, juin, lorsque les iris sont en fleur ! Et sur ce canal, de Rozé à Bréca, c’est le top pour observer les oiseaux… On est sur 10 kilomètres de voie navigable. On traverse la Brière sur sa largeur. » En prime, il vous interprète « C’est un fameux troismâts… » à la clarinette et si vous lui demandez, il vous indiquera l’observatoire de la réserve Pierre Co n s t a n t . L a r é s e r ve c ’ e s t 836 hectares de pure nature dont 129 espèces d’oiseaux, 15 de mammifères et de poissons… Pour y accéder, à pied, c’est facile : suivez le chemin qui longe le canal de Rosé. Des jumelles à l’accueil et il ne vous reste plus qu’à reconnaître, spatules, avocettes, et autres gorges-bleues. Les géologues vous garantiraient une définition très technique sur la formation du marais. On parle de 200 millions d’années d’érosion. Un massif comparable aux Alpes a disparu. Quant à l’histoire… de France : fidèles au roi François II, duc de Bretagne, les Briérons bénéficient toujours de droit d’usage auxquels ils sont attachés. La chasse, la pêche, le pâturage, la coupe de roseau, l’exploitation de la tourbe régentaient leur quotidien. Et un matin, le p’tit train est arrivé, les transportant vers les chantiers navals de Saint-Nazaire. Leur nouvelle vie, c’était tout droit. Mais pour le visiteur, difficile de s’y retrouver dans ce dédale de petites routes, menant parfois nulle part, si ce n’est au bord du marais. Pour y voir plus clair adressez-vous à la Maison du parc. Attention, il y en a deux ! La Maison du parc (bureaux, accueil) Ile de Fedrun (Saint-Joachim) et la Maison du parc à Kerhinet (Saint-Lyphard). Pour dénicher le premier, cherchez le restaurant « La Mare aux oiseaux », au 223. La maison du parc est voisine de la prestigieuse adresse, étoilée Michelin. Et « la chaumière briéronne » et son intérieur d’autrefois, ouverte à la
visite libre, est juste en face. Quant à La Maison de la mariée, c’est dix minutes à pied, même rue. Incontournable, Mesdames ! Dans les années 1970, Lucie Godin collecte des objets merveilleux, relatifs au mariage : couronnes en fleurs d’oranger, globes chargés de les protéger. Elle achète deux chaumières à Fédrun. L’une d’entre elles deviendra un musée. Propriétaire (1998), le Parc naturel régional a exaucé le souhait de sa créatrice : préserver cette fabuleuse collection, ne pas la disperser. Aujourd’hui dans ce « Musée de France », unique, vous pourrez admirer des dizaines de couronnes de mariées dans leur globe. Ces vitrines de souvenirs de famille révèlent des messages, des symboles, des souhaits, des voeux… Touchant, poignant ! L’autre Maison du parc (accueil, exposition pédagogique, boutique) se trouve donc à Kerhinet, notre dernière étape. Ce hameau, entièrement piétonnier, de chaumières pittoresques, restaurées, est idéal à visiter lors du traditionnel marché aux produits du terroir. Joyeux, coloré, musical, il est la vitrine d’excellents producteurs locaux, boulangers, éleveurs d’escargots, apiculteurs, fromagers… Les ambassadeurs d’un marais très accueillant.