Des Olonnes à « La Bicoque »
Ce dernier tracé en Vendée débute au pays des Olonnes, prend de la hauteur avec d’insoupçonnables falaises jusqu’à SaintVincent-sur-Jard où, face à l’océan, vous attend le Tigre !
Josiane Mélier aime la nature et la peinture. Deux univers qui riment dans la vie de cette Vendéenne. Sur la nature… Elle vous donne rendez-vous dans le marais de la Gachère à l’Île d’Olonne : pour en savoir plus sur le marais salant et le marais à poissons. Et si vous n’êtes pas inscrit à ses balades-découvertes, tôt ou tard vous la croiserez sur un sentier, trépied et longue-vue d’observation sur les épaules ou chevalet déployé. Ses sujets de prédilection : les oiseaux ! Guide professionnelle de l’Association de défense de l’environnement, elle en connaît un rayon. Insectes, plantes, oiseaux… rien ne lui échappe ! Avec elle, vous fabriquerez sur place votre baume de soin : « J’ai tout ce qu’il faut dans mon Kangoo : réchaud de gaz, table, casserole… » Et lorsqu’elle ne parle pas de courlis, chevaliers, spatules blanches ou balbuzards, elle les dessine. Pour en savoir plus, cette fois, sur la grande cité portuaire et balnéaire des Sablesd’Olonne, une visite avec la guide Nathalie Chevré, c’est l’idéal. Elle sait « tout » et vous contera, remontant du Bar du Pont, les rues et ruelles du quartier de la Chaume – l’ancien quartier des Sables –, le port de pêche. « 200 marins, 80 bateaux. Les Sables c’est tout de même le quatrième port de France pour la valeur des produits débarqués. » Sur le quai des Boucaniers, désignant la rive d’en face, le ponton en bois que l’on nomme ici « Le ponton Vendée Globe », elle raconte la folie de cette course à la voile, incroyable aventure humaine. Qualifiée « d’Everest des mers », elle s’impose autour du monde, en solitaire, sans escale, sans assistance,
sur des voiliers monocoques de 60 pieds Imoca. Le 8 novembre prochain, ils mettront les Sables en ébullition. Et c’est peu dire ! Émotion sur les quais pour des milliers de spectateurs venus rêver l’aventure vécue par une poignée de skippers participant à l’une des plus dangereuses, des plus longues courses à la voile : 21 000 miles nautiques ! Faites le calcul : 1 mile = 1,852 km. 31 ans plus tôt, c’est Éric Tabarly qui donnait le top départ de la première édition. Cet été, en vous baladant sur ces quais, vous comprendrez comment fonctionne le spectacle : le chenal du port des Sables réputé difficile d’accès – il fonctionne avec quatre feux : le phare des Barges, de l’Armandèche, de La Potence et de La Chaume – est long de plus d’un kilomètre. Traduction… Plus d’un kilomètre de spectacle et de badauds à se promener et regarder les bateaux, petits ou grands, à voile ou à moteur, rentrer et sortir dans un incessant ballet qui rythme, à vitesse réduite, l’activité des trois ports, pêche, commerce et plaisance ! Ensuite vous vous installerez, à midi, plus au sud, pour une dégustation d’huîtres. Les D2949 et D949 vous mènent à Talmont-SaintHilaire et La Guiltière, petit port d’ostréiculteurs, face à la rivière Le Payré. Vous profiterez d’un plateau de fruits de mer, dans un lieu à l’écart du monde, à la table de « L’Huîtrier Pie ». Avant de rouler vers Jard-sur-Mer et les falaises de l’anse Saint-Nicolas. Jack Guichard, guide passionnant, vous prouve que la Vendée n’est pas un pays plat. En marchant vers la pointe du Payré, il évoque ce relief de bord de mer, si particulier, provoqué par… la discordance du jurassique sur un socle paléozoïque (!) Votre parcours se termine à Saint-Vincentsur-Jard où vous attend Le Tigre! Clemenceau était très attaché à sa terre natale, la Vendée. De toutes les maisons d’hommes célèbres dont l’État s’est porté acquéreur en assurant la conservation, celle de Saint-Vincent-sur-Jard est l’une des plus modestes. Petite, elle abrita les derniers jours du « Père de la Victoire ». Il l’appelait « La Bicoque ». C’est une maison isolée, en simple location : « Une cabane de paysans au bord de la mer, c’est tout ce qu’il me faut ! » Il y séjourne à chaque belle saison jusqu’au soir de sa vie. Il en compose le jardin, attentif aux conseils de son ami, le peintre Claude Monet. Parce qu’elle est dans les mêmes dispositions qu’à l’origine, « Bélestat » (sa cuisine, ses chambres d’amis, son salon, son kiosque, son jardin…) saura vous dire, face à l’océan, qui était vraiment Le Tigre !