La route du vin et des coquillages
Le nom de Marennes Oléron résonne souvent d’un écho unique : l’huître. Mais les lignes bougent, la moule de Marennes Oléron, délicieuse, devient un incontournable de la table, accompagnée de vins « nouveaux ».
Votre circuit débute à Arvert. Jonathan Guillon, viticulteur, vous accueille dans la cour du Domaine de Claires. Arvert, 20 km au nord de Royan, est l’une des portes d’entrée de la légendaire aire ostréicole de Marennes Oléron. De Royan, D25 et D14 et 4e sortie C13, rond-point des Brégaudières. Le Domaine familial borde la rue. Stationner votre camping-car sera un jeu d’enfant. Six générations de producteurs de Pineau et Cognac plus tard – unique alambic en presqu’île d’Arvert – et Jonathan est arrivé : « Dans ma famille, la viticulture a toujours été menée de front avec l’ostréiculture. Et puis elle est passée au second plan. Nous affinons des huîtres pour entretenir les claires en bon état. Jusqu’en 2008, on produisait du Cognac, du Pineau sur 20 ha. Mon diplôme d’oenologie en poche, j’ai souhaité faire du vin. 9 ha de Colombard, Sauvignon, Chardonnay, Merlot, Cabernet franc et Cabernet-sauvignon. » Résultat : trois couleurs de vins en IGP, étiquetés d’un joli héron. « La conversion bio ? Oui ! Mais je pense d’abord à faire un bon produit : nous sommes les seuls viticulteurs de la p re s q u’ î l e . I l s’ a g i t d e f a i re connaître ce vin. » Le Colombard, servi bien frais, son premier nez fin, aux notes d’agrumes, sera l’accord idéal en dégustation de vos moules en églade. Sur l’île de Ré, on dit éclade. Mais sur l’île d’Oléron, demandez à Jean-Philippe et Fabienne Andrez, des viviers de la Saurine (SaintGeorges), c’est Eglade ! Et ils en connaissent un rayon : ils les préparent pour leurs clients de « La Roue Tourne », leur restaurant face aux viviers. Info : les viviers sont indiqués, pas le restaurant ! Quant au stationnement des camping-cars ? Aucun problème ! Le record pour JeanPhilippe : 60 camping-cars ! Alors, et la recette ? « Pour faire une églade, prenez une longue planche de bois dur, nature, épaisse : elle servira plusieurs fois ! Disposez les moules, bien serrées, les unes contre les autres. Recouvrez le tout, à même le sol, d’un tas
d’aiguilles de pin. Mettez le feu. Attention ça chauffe ! Cinq minutes… Retirez les cendres, prenez la planche et ses moules. Regardez, elle est prête ! » Prête à être servie, lors d’une soirée à la bougie, avec un fromage de chèvre frais de Charente. Du beau monde est passé par La Roue : « FrançoisXavier Demaison, Roger Vadim ou Laurent Deutsch. C’était pendant le Festival de Cognac… » Avant d’arriver dans l’assiette, les moules sont élevées en naissains, sur des installations de pieux et cordes en sisal, visibles sur la plage des Saumonards. L’occasion de se frotter au grand large et jeter un oeil vers Fort Boyard. Bon et l’huître alors ? C’est la reine des coquillages dans cette partie de la France. Mais avant de lui faire des courbettes, pour la comprendre, un seul endroit : la vieille Perrotine au site ostréicole et naturel de Fort Royer à SaintPierre d’Oléron. Fort-Royer, village centenaire aux 48 familles d’autrefois – il reste sept ostréiculteurs – et ses cabanes ostréicoles en bois disséminées au milieu des claires et des chenaux, se visite. Suivez le guide de l’Association : Adryane vous raconte l’ostréiculture, l’élevage dans les parcs, l’affinage dans les claires, le travail dans les cabanes. On y apprend qu’autrefois les collecteurs de naissains étaient en ardoise d’Anjou. Trop lourdes, elles ont été remplacées par des tuiles. Mais c’est désormais le plastique (coupelles, sticks, poches en plastique) qui fait office de… Or, le plastique et la mer ne font plus bon ménage. Le monde de l’ostréiculture en a-t-il conscience ? Ce serait préférable pour son image à venir ! La nuit tombera dans quatre ou cinq heures. Vous avez donc de la marge pour vous rendre à votre étape de nuit. L’éguille (Éguille-sur-Seudre) par exemple. Alors un conseil : prenez la direction de Marennes, et précisément du boulevard Roger Letélié. Ce boulevard n’en est pas un. C’est une route bordée, à tribord, du canal de la Tremblade, et à bâbord de plusieurs restaurants à huîtres. Vous n’aurez que l’embarras d’un « bon » choix dans un site… magique. Bon appétit !