Le pays de Pagnol et des Frères Lumière
Le long de la Grande Bleue, le littoral entre Marseille et La Ciotat brille de belles traditions, de merveilleuses épopées, de pittoresques cités à la forte identité, toutes délicieusement lovées dans de remarquables paradis minéraux.
Votre aventure commence à Mar s e i l l e, v ille aux contrastes forts, ville aux 120 clochers… La cité phocéenne s’est payé un nouveau visage lors de l’année « Capitale de la culture » en 2013. Commencez par embrasser Marseille en grimpant jusqu’au balcon de Notre-Dame de La Garde. Le train touristique vous y amène depuis le Vieux Port. Visitez la basilique ornementée de beaux ex-votos. De retour sur le port, dirigez-vous sur le vieux quartier du Panier, complètement réhabilité. Pittoresque à souhait, il accueille une floraison de boutiques, cafés, restaurants et créateurs, tous made in Marseille. Rejoignez ensuite le grand port de commerce. C’est justement sur cette façade maritime que les plus gros changements se sont concentrés : elle vous offre désormais 2,5 km d e p ro me n a d e . C a t h é d r a l e Major, Fort Saint-Jean, Mucem, Villa Méditerranée, Regards de Provence… Les anciens monuments côtoient de nouveaux et prestigieux musées, face à la mer. Plus loin, sur le boulevard Dunkerque, le nouveau Fond régional d’art contemporain exhibe fièrement sa tour toute crénelée de verre. Viennent ensuite les vieux docks. Entièrement rénovés, ils abritent aujourd’hui entreprises, restaurants, boutiques et lieux culturels. Il est temps maintenant de re joindre Aubagne. Aux portes de Marseille, la petite cité, pépinière d’artisans passionnés, abrite et perpétue une culture de l’argile sans cesse renouvelée.
Flânez dans les rues de son centre bardées de vieilles façades aux enduits colorés. Au hasard de votre pérégrination, poussez les portes de ces nombreux ateliers : maîtres santonniers, maîtres potiers, artistes sculpteurs, céramistes et faïenciers, créateurs de bijoux. Vous serez également conquis par la visite de la Maison Natale de Marcel Pagnol. Rejoignez ensuite Gémenos. Loti contre les premières pentes de la Sainte-Baume, le village distille une quiétude qui n’appartient qu’au pays d’Aubagne. Sa grande place, le château d’Albertas, le lacis de ses rues pavées qui débouchent sur la pittoresque place Clemenceau, sa fontaine et son café, vous baignent dans une ambiance pagnolesque. Profitez, non loin de là, du Parc SaintPons, un luxuriant sanctuaire arborant encore tout un passé industriel et religieux médiéval ainsi que de belles cascades de tufs. Redescendez maintenant sur Ceyreste à travers garrigue et pinède. Le petit village perché distille un charme insoupçonné. Poursuivez jusqu’à La Ciotat. Depuis le déroulé de son vieux centre, de ses beaux jardins, de son église, de son Musée ciotaden, jusque dans les eaux de son vieux port garni d’une guirlande colorée de pointus, depuis ses calanques du Mugel et de Figuerolles, véritables édens dominant la cité, depuis la chaleur de ses plages de sable ou l’intimité de ses plages de galets, la ville s’offre tout simplement. La Ciotat est un creuset d’inspirations diverses et multiples. Jules Lenoir y a pensé la pétanque. Qu’en est-il des frères Lumière ? La Ciotat a accueilli l’invention du cinéma en 1895. Son premier chantier naval date de 1622... Aujourd’hui, il est l’un des plus importants pôles de rénovation pour la haute plaisance en Méditer r anée. Classée station balnéaire depuis 1928, La Ciotat est connue pour son ensoleillement et ses 7 km de littoral qui accueillent également différents types de plages. Sable, galets, criques ou calanques: les locaux comme les visiteurs apprécient leur diversité. L’itinéraire vous fait ensuite emprunter la belle Route des Crêtes. Quelques kilomètres de bitume, une dizaine seulement, serpentent, s’imposent, gravissent la roche pour bientôt atteindre les falaises de Soubeyran et le point culminant, le Cap Canaille, la plus haute falaise maritime d’Europe. Profitez largement de cet exceptionnel panorama sur le littoral et la Méditerranée avant de replonger, en beauté, sur Cassis. « Qu’a vist Paris, se noun a vist Cassis, a ren vist » – « Qui a vu Paris et n’a pas vu Cassis, n’a rien vu » (Frédéric Mistral). Les pieds dans l’eau, la cité baigne de lumière. Ici, les couleurs dialoguent entre elles. Les étroites façades bigarrées qui frangent le port comparent leur robe pastel avec les tons acidulés des pointus. Sur les quais, les terrasses de cafés, bondées, prennent leurs aises et semblent plutôt s’émerveiller de la concordance des bleutés qui peignent le ciel et la mer. En élargissant le regard, celui-ci vient buter sur les impressionnantes falaises qui encadrent, de part et d’autre, ce grand amphithéâtre minéral dans lequel se love Cassis. Enfin, les pentes viticoles qui dévalent vers le village agitent impunément leur vert tendre sous un effet de brise. Imprégnées d’embruns iodés, elles donnent une idée de la particularité du vin AOC de Cassis, à déguster bien frais ! De nouveau sur le port, quelques peintres se laissent guider par cette palette de couleurs pour retranscrire l’âme de la pittoresque cité.