L’avenir du camping-car ?
AUTOMATIQUE Il y a encore quelques années, les boîtes automatiques étaient minoritaires sur le marché automobile et plus encore en camping-car. Mais les technologies ont évolué, ce qui n’empêche pas certains reproches de perdurer. Alors que ce type de tra
P eut-être gardez-vous en mémoire les préjugés qui ont longtemps pesé sur les boîtes automatiques. Les véhicules qui en étaient équipés semblaient réservés à ceux qui n’aiment pas conduire, ou pire, à ceux dont les compétences en la matière sont limitées… Ces temps pas si lointains sont pourtant bien révolus. Longtemps réfractaire à ce type de transmission, le marché français connaît une transition puisque les boîtes automatiques représentent aujourd’hui 35 % des ventes d’automobiles neuves, contre seulement 9 % il y a encore 10 ans. Et ce changement concerne tous les segments de marché. Alors qu’elles étaient jadis réputées antisportives, ces transmissions équipent désormais largement les véhicules hautes performa n c e s . P a r e x e mpl e , le constructeur italien Ferrari ne propose plus aucune boîte manuelle et n’a pas l’intention de faire marche arrière, si l’on peut dire.
Pour sa part, le marché du camping-car semble sauter le pas depuis l’apparition en 2019 d’une nouvelle transmission proposée par Fiat qui domine largement le marché des porteurs avec son Ducato. Pourtant, il semblerait que certains camping-caristes conservent des réticences à l’égard des boîtes automatiques. On leur reproche pêle-mêle de moindres performances, une surconsommation non négligeable, un poids important, une certaine fragilité et même des difficultés à la revente. Sur quoi reposent ces accusations ? Et sont-elles fondées aujourd’hui ?
Pour y voir plus clair, faisons le tour des différentes propositions de “boîtes automatiques”, car derrière cette formule générique se cachent en réalité des technologies très diverses. Celle qui est désormais utilisée par le leader du marché des porteurs, Fiat, mais aussi par Ford, Mercedes ou Iveco n’est autre que la traditionnelle transmission à convertisseur de couple. C’est la boîte automatique par excellence. Son principe est ancien, mais il n’a cessé d’être amélioré au point que son adoption récente par Fiat constitue un progrès important. Comment ça marche ? Pour faire simple, rappelons que cette transmission est composée d’une part d’un jeu d’engrenages (train épicycloïdal) dont les divers verrouillages permettent d’obtenir des démultiplications différentes et de passer d’un rapport à l’autre, et d’autre part d’un convertisseur de couple qui joue le rôle de l’embrayage. Schématiquement, ce convertisseur se présente sous la forme d’un tambour dans lequel une première hélice (la pompe hydraulique) tournant à la vitesse du moteur en entraîne une autre (la turbine hydraulique) par la formation d’un tourbillon d’huile. La seconde hélice entraîne la boîte de vitesses. Contrairement à l’embrayage, il n’y a ici aucune friction, donc pas d’usure, mais cette liaison fluide fait qu’il existe toujours une différence de vitesse entre les deux hélices. Certes, il en résulte une douceur de fonctionnement appréciable, mais également une déperdition de puissance se traduisant par une surconsommation que l’on a longtemps reprochée aux boîtes à convertisseur de couple. Pour réduire cette faiblesse, les convertisseurs de couple modernes sont dotés d’un embrayage de couplage qui permet de verrouiller mécaniquement la pompe et la turbine les obligeant à tourner à la même vitesse en fonctionnement stabilisé, c’est-à-dire hors accélération. De surcroît, les boîtes actuelles ne se contentent plus de trois ou quatre rapports comme leurs aînées, mais proposent jusqu’à une dizaine de rapports, ce qui améliore encore leurs performances. C’est précisément le cas de la nouvelle transmission automatique Fiat apparue en 2019 qui ne propose pas moins de 9 rapports. Le constructeur italien la présente comme la meilleure de sa catégorie en termes de poids, et l’on sait à quel point cette problématique
Pour ceux qui n’y sont pas habitués, l’utilisation d’une boîte automatique peut susciter bien des appréhensions. Pourtant, ce type de transmission va de pair avec une conduite décontractée qui sied bien au camping-car. Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le conducteur n’est pas un spectateur passif du fonctionnement de sa transmission : le seul usage du pied droit permet ainsi de commander aussi bien la descente que la montée des rapports. À vitesse stabilisée, si vous pressez soudainement l’accélérateur à fond, la boîte va rétrograder d’elle-même pour vous offrir la meilleure accélération possible. C’est ce que l’on appelle couramment le kick-down. À l’inverse, si vous soulagez l’accélérateur pour stabiliser à nouveau votre vitesse, la boîte va monter un ou plusieurs rapports pour réduire le régime moteur et reprendre un rythme de croisière. Avec un peu d’habitude, vous aurez une idée précise de la pression à appliquer pour provoquer un changement de rapport… ou pour l’éviter. En revanche, la consistance du frein moteur n’est pas le point fort d’une boîte automatique, ce qui peut s’avérer gênant, notamment en situation de forte dénivellation. Heureusement, il est toujours possible d’utiliser le levier pour bloquer la transmission sur un rapport inférieur et retrouver un frein moteur puissant. Pour les grands débutants, il faudra aussi résister à la tentation d’utiliser le pied gauche à l’approche d’un ralentissement : en cherchant intuitivement la pédale d’embrayage, vous risquez de trouver celle de frein et de surprendre ceux qui vous suivent avec les conséquences fâcheuses que l’on imagine… Au chapitre de l’entretien, le remplacement du filtre et de l’huile de boîte doit être effectué tous les 240 000 km sur la nouvelle boîte Fiat. Un entretien réduit qui ne doit pas être négligé pour autant si l’on veut assurer la meilleure longévité possible à son véhicule. importe aux camping-caristes. Fiat insiste également sur l’optimisation de la consommation de carburant dans toutes les situations. Il est vrai qu’avec 9 rapports et un embrayage de couplage, cette transmission moderne semble bien armée pour apaiser un reproche traditionnellement fait aux boîtes automatiques. Autre avantage de cette transmission, qui n’a en revanche rien de nouveau : la fiabilité de sa technique éprouvée depuis des lustres. Le convertisseur de couple est en effet un organe endurant ne demandant pas d’autre entretien qu’une vidange occasionnelle. Nul disque d’embrayage à remplacer.
Trois modes de conduite sont proposés par Fiat : en alternative au mode Normal, le mode Eco permet de réduire la consommation par une limitation de l’accélération et un passage anticipé des rapports. À l’inverse, le mode Power exploite tout le potentiel du moteur pour des performances optimales, ce qui peut être appréciable en conditions difficiles. Il est à noter que le conducteur peut à tout moment prendre la main sur le passage des rapports en décalant le levier de vitesse vers la gauche, puis en le poussant pour descendre un rapport ou en le tirant pour en monter un, ce qui est utile pour compenser le manque de frein moteur propre à ce type de transmission sur un parcours à forte déclivité ou dans toute autre situation délicate. D’après nos premiers essais, cette transmission s’est montrée convaincante, à la fois souple et rapide. Elle est disponible avec les porteurs Ducato équipés des moteurs 140, 160 et 180 ch, mais le petit 120 ch en est privé. Enfin, précisons que les blocs 160 et 180 ch atteignent des valeurs de couple plus élevées lorsqu’ils sont associés à cette boîte automatique. Comparé à la boîte manuelle, on passe respectivement de 380 à 400 Nm et de 400 à 450 Nm.
Mais Fiat n’est pas le seul constructeur à proposer une transmission automatique de