Camping-car : quel avenir à 10 ans ?
Aujourd’hui, nous savons quand l’interdiction de circulation des véhicules à moteur diesel interviendra pour certaines ZFE (Zone à faible émission) : 2024 à Paris, 2026 à Lyon. Nous savons aussi que ces ZFE seront de plus en plus nombreuses au fil des années. Comme beaucoup de camping-caristes, mon fourgon est animé par un moteur diesel. Il a beau être conforme au catalogue de normes européennes « Euro 6 », il ne pourra pas bénéficier de la vignette « Crit’Air 1 » : décision purement arbitraire du pouvoir politique. Et ce, malgré de récentes études, telle celle de l’IFPEN, qui démontrent, preuves à l’appui, que les moteurs diesel conformes à la norme Euro 6 émettent moins de GES (C02), autant de particules fines et autant de NOX (polluant) que les moteurs à explosion bénéficiant de la vignette Crit’Air 1 ! Or 99 % de nos beaux camping-cars sont mus par un moteur à combustion interne…, un diesel, quoi ! Dès lors, mon beau fourgon Euro6 de 2017, presque neuf puisque ce genre de machine a une durée de vie supérieure à 10 ans, aura une valeur vénale voisine de zéro à cette échéance. C’est un fait ! (et j’aimerais être contredit !).
Compte tenu des restrictions et des limites que vont subir rapidement nos possibilités de voyager et de découvrir d’autres cultures, autant pour des raisons sanitaires qu’écologiques, on peut s’interroger sur la pertinence de continuer à posséder un camping-car, qui semble pourtant un excellent moyen de voyager en respectant les règles sanitaires. Sachant que des pays, à l’image du Portugal, pourraient être tentés d’élever des barrières administratives à la circulation des campingcars. Sachant que les possibilités techniques de « Retrofit » vers une carburation plus « propre » (GNV…) voire vers une hybridation, si elles existent, sont de fait inaccessibles parce que beaucoup trop chères à mettre en oeuvre ! Pour me résumer :
• Valeur à terme de mon véhicule = zéro ;
• Limitations de la liberté de circuler
(ou de stationner…) ;
• Modifications et/ou adaptations techniques inaccessibles.
Je ne vois pas l’avenir très favorablement. À moins qu’une entreprise ne s’attaque au problème en industrialisant un procédé technique pour permettre à nos machines d’améliorer leur « performance » administrative à coût abordable. À moins d’une autre perspective dont je n’ai pas encore connaissance. (…).