48 heures à La Baule
Votre serviteur ayant volé à la monotonie des jours quarante-huit heures de vacances (accolées à un week-end, tout de même) à la fin février, s’est rendu à La Baule. Probablement tenaillé par le scrupule de ne pas être en camping-car et de choisir une station balnéaire dont ses lecteurs font rarement la pub, il s’est senti obligé d’aviser deux couples de camping-caristes en goguette hivernale, sans leur décliner son identité, précaution parfaitement inutile puisqu’il s’avéra bien vite qu’ils n’étaient pas lecteurs de magazines spécialisés… Il y a des jours, comme ça, où son ego est maltraité, mais l’on s’en remet bien vite, il suffit par exemple de parcourir les neuf kilomètres qui séparent Le Pornichet du Pouliguen par la plage et de respirer bien fort. Car inscrite au club assez fermé des plus belles baies du monde, celle de La Baule mérite assurément d’être découverte. Et c’était bien l’avis de nos deux couples, notamment du premier qui évoquait des « conditions idéales » et, combinaison enfilée, trépignait d’impatience de rejoindre ses partenaires de kitesurf, ce sport énergique et spectaculaire qui, comme son nom l’indique pour les anglophones, vous met aussi souvent sur l’eau que dans les airs. Le second couple était là pour une autre bonne raison, disons plus terre à terre, faire le marché du dimanche ,« le plus beau de toute la région », selon Madame ,« pour nous préparer un plateau de fruits de mer ». Et mon interlocutrice plus loquace que mes kitesurfeurs, d’ajouter : «d’habitudenous allons au restaurant La T …( censure de la rédaction ), mais là évidemment ». Deuxième leçon pour votre serviteur (décidément, en si peu de temps), aucun de mes locuteurs pour évoquer le peu d’inclination de La Baule pour notre loisir. Finalement (permettez pour conclure que j’use de la première personne du singulier), j’ai eu de la chance, je n’ai croisé que des camping-caristes heureux.