La marque mystérieuse

Spécialisés dans les caravanes de marques rares, Monique et Dominique P. étaient heureux cet été d’étrenner leur dernière trouvaille : une Armac Armor 380 dont la carte grise date de 1960. Elle serait la seule survivante de cette marque aujourd’hui disparue...

Texte : Lucie De Gusseme Photos : Boris Réjou

Al’intérieur de l’Armac Armor 380, Dominique est contraint d’écarter la table pour prendre place sur la banquette à côté de son épouse Monique. « Vous voyez ? C’est un léger défaut de la caravane », commente-t-il, sourire indulgent sous la moustache. « Elle est trop large, on doit la déplacer pour pouvoir s’asseoir. » Mais même lister les défauts de sa caravane semble être un plaisir. « Cela fait partie de ces petits détails dont on ne se rend compte que quand on l’utilise ! Ce n’est que la deuxième sortie qu’on fait avec elle, on est encore en train de faire sa connaissance. »

Chassé-croisé

La rencontre de Monique et Dominique avec l’Armac Amor est un chassé-croisé. Tout a commencé par une rencontre qu’ils font via un site de passionnés de caravanes anciennes, au départ centré sur la marque Digue. « On a fait une première sortie avec le club Digue Dingue Dong il y a un an », situe Dominique. « C’est là qu’on a sympathisé avec Guillaume, un jeune homme d’une trentaine d’années, qui possédait une petite Thévenin. Il nous a appris qu’il avait restauré une vieille Armac, une marque assez rare, mais n’avait pas pu la garder car la 403 qu’il avait prévue pour aller avec la tractait très difficilement. Il a donc procédé à un échange avec un de ses amis motards. » L’intérêt du couple est éveillé mais ils devront patienter un peu… « Il s’est passé presque un an avant que Guillaume nous rappelle à ce sujet : son ami cherchait à s’en défaire. Il s’en était servi une fois avec sa femme, qui ne l’avait pas appréciée du tout. Comme Guillaume s’était donné vraiment beaucoup de mal pour la restaurer, il souhaitait connaître la personne qui la récupérerait. On a donc contacté son ami de sa part. Au départ il était vendeur, puis finalement son fils la voulait aussi ! » Dominique et son épouse laissent donc tomber la piste Armac… Mais elle revient bientôt les titiller : « Un mois plus tard, ce monsieur nous rappelle. Son fils avait confondu ses deux caravanes : l’Armac Armor et une autre, plus moderne ».

Monique et Dominique P. n’avaient pas prévu d’acheter une 404 avec l’Armac Amor 380... mais le vendeur tenait à ce qu’elles fassent la paire ! Le couple fait un noeud à son mouchoir pour ne pas l’oublier : la porte extérieure ne s’ouvre qu’avec la clé...

Au-dessus de la vitre arrière, une petite casquette en métal protège des infiltrations. Les vitres reposent uniquement sur des joints collés aux flancs de la caravane. En-dessous, le feu ajouté à la rénovation pour illuminer la plaque d’immatriculation...