Sur les pas des gardians…
En quête d’authenticité, nous avons fait étape aux campings des Saintes-Maries-de-laMer, une cité de caractère lovée au coeur du Parc naturel régional de Camargue. Cette terre sauvage est faite de marécages et de rizières, où chevaux et taureaux mènent la
Les Saintes-Maries-de-la-Mer, capitale de la Camargue, est une commune animée du littoral méditerranéen. Sa côte sauvage est longée pa par de belles plages, où les campings se sont taillé une part de choix. Lors de notre passage, les rues sont à la fête. En vue des jeux qui se tiendront aux arènes dans l’après-midi, les manades défilent sur l’esplanade de la mer. Fièrement montés sur leurs chevaux blancs de race camargue, les gardians s’avancent dans les allées, trident en main. Chaque écurie progresse en rang serrée, comme un pointu dans les flots, et pour cause, elle enferme les taureaux engagés pour les jeux. Les manadiers ont amené leurs meilleurs champions. Cette arrivée des animaux aux arènes s’appelle « l’abrivado ». C’est ainsi qu’ils sortaient autrefois des élevages. Même si aujourd’hui les camions de transport ont facilité les transferts, un certain folklore perdure. L’orchestre referme la marche aux sons des cloches de la majestueuse église des Saintes, qui attire chaque année des milliers de fidèles lors de son pèlerinage.
Un village de traditions
Chassés de Palestine après la mort du Christ, Marie-Jacobé et Marie-Salomé assistées de Sara auraient débarqué sur le rivage des Saintes-Maries-de-la-Mer et s’y seraient fixées, formant une des premières communautés chrétiennes de Gaule. Après leur mort, les saintes auraient été ensevelies près d’une source dont le jaillissement leur
fut attribué, entraînant dès le VIe siècle leur culte et l’édification d’une chapelle. Depuis, le village des Saintes-Maries-dela-Mer, familièrement appelé « Les Saintes » en 1838, est devenu un lieu de pèlerinage. Au-delà de ce fort attrait religieux, le site captive par la beauté de ses paysages de marais et de rizières. L’eau omniprésente est source de richesses insoupçonnables.
Née sous le signe de l’eau
Le delta du Rhône, d’une superficie de 145 000 hectares, figure parmi les plus grands d’Europe. À partir du XIIe siècle, les ordres religieux commencent à exploiter les terres de Camargue. Se prépare alors une lutte contre la mer et les crues du Rhône. Les premières digues seront construites au
XVIe siècle. Les habitants mettent en place un système d’irrigation, gèrent la nature afin de la protéger, ce qui est le principe même d’un parc naturel régional. Deux communes composent son territoire, Arles et les Saintes-Maries-de-la-Mer. La Camargue devient une terre de culture, principalement de riz, et une plaque tournante pour les oiseaux migrateurs qui transitent entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique.
Le taureau à l’honneur
Ce qui caractérise le plus la Camargue aujourd’hui, ce sont ces grands espaces sauvages qui entourent l’étang du Vaccarès et qui font de ce terroir un far-west français où les cow-boys s’appellent « gardians » et les ranchs « manades ». Façonné par l’environnement dans lequel il vit, le taureau de Camargue est un animal de race rustique. Il vit en troupeau, sa robe est foncée, ses cornes se dirigent vers le ciel formant une lyre. Il n’a jamais pu être domestiqué. La conservation de la race n’est due qu’à ses aptitudes au jeu et à la course. Son élevage est aujourd’hui pratiqué par 120 manadiers regroupant environ 15 000 têtes. Les bovins de race « Camargue », réservés aux jeux ou à l’abrivado, ne sont jamais mis à mort, alors que les bovins de
race espagnole dits « braves » sont destinés à la corrida. L’élevage du taureau, comme celui du cheval blanc de Camargue, est extensif, comme nous l’a expliqué Alexandre Clauzel, propriétaire du Mas du Ménage ( cf. encadré). Comme le poulain, le veau sera marqué à l’âge d’un an au fer rouge. On appelle cela la « ferrade ». Les animaux ne présentant aucune aptitude à la course retournent à l’élevage bovin traditionnel. La viande de taureau de Camargue bénéficie du label AOC.
Des campings nature
D’un côté, les marais entourés de roseaux où pâturent les chevaux blancs, de l’autre la mer et sa plage de sable blanc. Une brise marine vient remuer les hautes herbes emprisonnées dans les dunes embryonnaires… Voilà, le cadre sauvage et épuré qui entoure les deux campings des Saintes : « Le Clos du Rhône » et « Le Camping de la Brise ». Cet emplacement de choix aux abords de la ville en fait un point de départ idéal pour profiter des
festivités et visiter la Camargue. Les emplacements pour les caravaniers sont nombreux, et parfois ombragés. Pensez à réserver tôt avant la saison. Ces deux campings sont municipaux et affichent des tarifs raisonnables. L’environnement préservé du Parc naturel régional de Camargue limite les constructions, mais chacun dispose d’une piscine, d’un restaurant et de terrains de jeux pour les enfants et les adolescents. En cas de forte affluence, sachez qu’il y a aussi d’autres campings, situés à quelques kilomètres. Où que vous soyez, nul doute que le dépaysement sera au rendez-vous.