Québec, 100%naturel!
Bien des destinations peuvent motiver les inconditionnels de nature préservée. Mais seul le Québec offre aux amateurs d’espaces intacts une telle immensité de forêt et un réseau hydrographique aussi dense. Le pays idéal pour aller camper sous la tente ou
Je me souviens. Voici la devise du Québec, qui figure sur toutes les plaques minéralogiques des véhicules québécois depuis 1978. Mais si vous interrogez leurs propriétaires sur l’origine et la signification de cette devise, peu en auront le souvenir. C’est Eugène Taché, architecte, qui fait inscrire cette phrase sur le fronton de l’hôtel du Parlement de Québec. Plus tard, il écrira une seconde devise (« Né sous le lys, je croîs sous la rose »), en référence aux origines fondatrices françaises (le lys) et à la gouvernance de la couronne britannique (la rose). Et c’est bien ce qui fait l’originalité de cette population : proche de nous avec ses 78 % de francophones (contre 8 % d’anglophones) et pourtant si différente de nous en raison de son histoire. Parmi les dix provinces et trois territoires du Canada, Québec, avec ses 8,2 millions d’habitants, est la deuxième province la plus peuplée après l’Ontario. L’essentiel de sa population est concentré le long du fleuve Saint-Laurent et dans ses deux plus grosses agglomérations : Montréal (plus de 4 millions d’habitants) et Québec (700 000 habitants). Sa superficie, trois fois celle de la France, est presque dix fois moins peuplée.
De l’eau !
Il y a 15 000 ans, de gigantesques glaciers, recouvrant l’Amérique du Nord depuis plus d’un million d’années, fondaient progressivement pour laisser place à des milliers de lacs : une charmante constellation de petites taches sur la carte du Québec puisque 97 % de ces lacs ne dépassent pas 25 hectares. Pour les autres cela va de la petite mer intérieure comme le lac Saint-Jean aux réservoirs aux formes les plus folles. Dès la découverte de la Nouvelle France, puis durant des siècles l’abondance de la faune y fut source de richesse. Sa densité en baleines, cachalots, bélugas et phoques était de notoriété publique, tout comme la qualité de ses eaux qui, au XIXe siècle, stimula la création de stations balnéaires comme La Malbaie. L’industrialisation galopante mit un terme temporaire à ces splendeurs, avec pour symbole l’enflammement en 1969 de la rivière Cuyahoga (rivière tordue en amérindien et affluent du lac Erié) pour cause de surconcentration en produits inflammables. Depuis, les Québécois n’ont pas ménagé leurs efforts pour rendre à la nature sa beauté passée.
mais pour autant il a beaucoup à offrir à ses visiteurs et il faut compter un minimum de trois jours pour faire le tour de ses richesses ! Sous l’emblème de l’oie bernache, dont l’envol par milliers au printemps reste un spectacle inoubliable, toute une flore et une faune sont à découvrir à pied et à bicyclette. De nombreux parcours serpentent aux quatre coins des presqu’îles, baies et bras morts. Côté pêche, c’est le doré jaune que l’on taquinera avec une plus grande chance de succès. Si tous vos appâts sont perdus orientez-vous vers les eaux plus courantes du cours de l’Outaouais qui sont hantées par le maskinongé, grand cousin du brochet. Pour le séduire il faut se munir de leurres classiques mais de taille adaptée à la dimension
de la bête. Pour vous donner une idée, la taille légale de capture est fixée à 1,40 m minimum ! Le parc met à disposition des emplacements de camping avec services ou rustiques (sans eau ni électricité) suffisamment spacieux et bien intégrés dans le cadre naturel. À proximité on trouve, outre un centre communautaire bien utile par mauvais temps, une piscine extérieure lorsque le mercure monte, ce qui est habituel les mois d’été.
Le parc national du Mont-Tremblant
Le parc national du Mont-Tremblant est un immense territoire protégé de 1 500 km2 situé dans la partie méridionale des Laurentides et sur lequel est implanté le domaine skiable de la station du Mont-Tremblant (plus haute station du Québec avec 850 m d’altitude). Le parc, fort de ses 400 lacs et six rivières, offre à ses visiteurs un accès aux ressources naturelles typiques des Laurentides au sein d’un harmonieux mélange de forêt boréale et de forêt tempérée. Pour observer la flore et la faune sans se perdre, accéder aux plus belles places et aux points de vue les plus époustouflants en toute sécurité, il faut investir dans un séjour en parc naturel. Dans ce parc qui protège ces trésors, le visiteur est aussi guidé pour mieux les comprendre. L’option canot camping autorise une excellente approche de ces milieux et plusieurs tracés balisés existent, alternant traversées de lacs sauvages, descentes de rivières parfois sportives, sentiers de portage ainsi que site de campements rustiques (prévoir tente et ravitaillement).
Les charmes envoûtants de l’Isle-aux-Coudres
Ce nom de l’Isle-aux-Coudres, on le doit à Jacques Cartier, explorateur et cartographe, qui fut saisi par l’abondance des coudriers (autre nom du noisetier) qui y prospéraient alors. Mais c’est grâce aux richesses piscicoles du fleuve Saint-Laurent, patronyme dû au même auteur, que l’île connaîtra la prospérité. Jusqu’en 1924 l’Isle-aux-Coudres fut un haut lieu de pêche à la fascine pour le plus grand malheur des bélugas que l’on appelait alors marsouins blancs. Cette technique de pêche locale reposant sur l’encerclement des mammifères dans une construction diabolique en forme de C faite de milliers de piquets en bois dans laquelle les malheureux se retrouvaient piégés à marée basse… Maquereaux, éperlans, capelans et autres plies étaient aussi capturés avant de servir d’engrais vivant et déversés à pleines charrettes sur la terre agricole. Le traversier (ferry local), lui, se chargera d’amener gratuitement au sec
votre « roulotte » (caravane) au cours d’une courte mais envoûtante traversée. Pour profiter de l’île une bonne idée consiste à la parcourir à vélo et à se régaler de ses bleuets (cousines des myrtilles européennes) et framboises sauvages, nombreuses pour qui sait les chercher. À défaut allez goûter au cidre de glace de la famille Pednault, fabriqué à partir de pommes gelées sur l’arbre et ramassées par – 15 °C, un délice !
Le marché Jean-Talon
Le marché Jean-Talon est l’étape montréalaise à ne pas manquer pour faire le plein de produits de terroir de qualité. Le long des allées couvertes et dans une joyeuse ambiance, mêlant touristes et clients locaux, les présentoirs regorgent en saison de fraises et framboises, de délicieux bleuets sauvages (très goûteux) ou cultivés (plus gros et plus sucrés). Des variétés de légumes anciens côtoient de subtiles fleurs d’ail dans un magnifique étalage de couleurs et de formes savamment agencées. Dans l’allée des saveurs, on déniche des produits de la mer comme les huîtres, les exquises crevettes de Matane à la texture croquante, issues des profondeurs de l’estuaire du Saint-Laurent, des poissons et des coquillages délicieusement fumés (les pétoncles fumés sont à tomber par terre), du crabe des neiges à la délicate chair blanc orangé, des buccins (sorte de bulot local), la mactre de
Stimpson au beau pied rouge, etc. Si vous devez ne goûter qu’une sorte de poisson fumé, optez pour le saumon fumé au hêtre mariné à l’érable… une merveille ! Ici le classique sirop d’érable est décliné non seulement sous différentes concentrations (extralight, light, ambré strong) liées à sa période de récolte qui le rend plus ou mois sucré et fort en goût mais aussi dans un florilège de produits dérivés qui ornent nombre d’étals.
Loisirs : nature et pêche !
À privilégier pour une approche simple et agréable des ressources naturelles : tous les parcs réunissent des activités de découverte, de pratique sportive, des équipements, des infrastructures bien intégrées et un accompagnement « expert ». On compte 28 parcs nationaux, 13 réserves fauniques dédiées à la pêche et 93 parcs régionaux (dont 8 à Montréal) sans réelle gestion centralisée (chaque parc à son site Internet). La pêche, enfin, est l’activité de premier plan : au Québec l’offre est i mmense… Les principaux poissons pêchés sont : le brochet et son grand cousin le maskinongé, le doré (très proche du sandre européen mais encore plus fin en goût), l’achigan (notre black bass), la truite mouchetée ou omble de fontaine, la truite grise ou touladi, la truite de mer, le saumon Atlantique, l’ouananiche (saumon de lac). Dans tous les cas, le permis de pêche régional est obligatoire et les réglementations peuvent différer en fonction des 29 zones de pêche existantes (taille et limitations du nombre de prises).