Voyage en terre gauloise

Au coeur du parc régional naturel du Morvan, à 1 h 20 de TGV de Paris, repose une cité gauloise oubliée, vieille de 22 siècles. Par la volonté des archéologues, ses secrets enfouis émergent peu à peu vers la lumière. Une étape qui vaut le détour.

N Sou ous sommes en –125 avant J Jésus-Christ. La Gaule n’est p pas encore occupée par les R Romains, mais peuplée de d divers peuples celtes que l’on no nomme aujourd’hui les Gaulois. Sur l les hauteurs du mont Beuvray, dans l’actuel parc régional du Morvan, se construit Bibracte, la capitale des Eduens, puissante tribu gauloise alliée avec Rome. A son apogée, vers –50 av. J.-C., cette ville fortifiée (oppidum en latin) compte entre 5 000 et 10 000 habitants : une concentration remarquable pour l’époque. Mais en 15 ap. J.-C., les Eduens décident de changer de capitale pour s’installer à Autun, à 25 km de là. Bibracte, rayonnante un demi-siècle auparavant, sombre peu à peu dans l’oubli puis disparaît, submer- gée par la dense forêt morvandelle. C’est cette histoire oubliée qui vous sera contée à Bibracte.

Renaissance

Près de 18 siècles plus tard, Napoléon III, grand admirateur de César qui a écrit une partie de ses Commentairessurlaguerr edesG aules à Bibracte, entreprend des fouilles pour retrouver la cité perdue. Mais c’est en 1984 sous l’impulsion de François Mitterrand que le site devient un haut lieu d’archéologie européen. Peu avant la fin de son dernier septennat, en avril 1995, le président inaugure le musée de Bibracte. Niché au pied de la colline, intégré à la perfection dans le paysage, il se visite aujourd’hui en complément du site archéologique. On y trouve les objets retrouvés lors des fouilles dans une présentation didactique et vivante de la vie des Gaulois.

Idéal pour une étape

« A Bibracte, vous soulevez la mousse et les feuilles et vous remontez de 2000 ans», s’enthousiasme Vincent Guichard, directeur du centre de recherche. On ne peut que conseiller le détour vers cet endroit pour une expérience coupée du monde et du temps. La formule « journée gauloise » (27€) est le meilleur compromis. Après une matinée de visite guidée dans la forêt et sur le site archéologique, un repas gaulois est servi. La journée se finit au musée, pour découvrir le résultat des fouilles et en apprendre plus sur nos illustres ancêtres du mont Beuvray. La magie opère, le dépaysement est assuré. ●