La simplicité à l'état brut
Sans chichis : c’est le trait de caractère n°1 de la petite Thévenin Week-end de 1957 de Joseph Farina. OEuvre d’un mystérieux coiffeur reconverti dans la fabrication de véhicules de loisirs, la petite caravane ronde peut accueillir quatre personnes entre ses parois de bois. Tour du propriétaire.
S’il est tombé amoureux de sa simplicité et de sa praticité, Joseph Farina ne sait malheureusement pas grand-chose de la Thévenin Week-end modèle « Pitchounette Grand Large Luxe » dans laquelle il pose fièrement. «D’aprèslepeud ’information que j’ ai pu rassembler, elle daterait de1957. » Tout juste possède-t-il une page d’une ancienne revue de caravaniers comportant une publi- cité pour les caravanes «Thévenin Week-end » d’un constructeur basé à Marigny-le-Châtel, dans l’Aube, et dont le n° de téléphone était le 50. Une perle vintage, à l’époque où les numéros de téléphone comportaient 10 chiffres ! D’après les bribes d’information dont il dispose, la marque aurait été créée par un ancien coiffeur passé du shampooingcoupe-brushing aux ciseaux à bois… mais dont on ne sait guère plus. L’encart publicitaire que Joseph Farina conserve comme une relique vante les nombreux mérites de « La Pitchounette Grand Large Luxe 57»:« Entièrement équipée intérieurement et extérieure ment avec divan-lit Dunl op illo,bloccui si ne,
penderie, coffres et niches de rangement, cinq fenêtres et lanterne aux ouvrants.D imensions2,90mx 1,85 m, poids de caravane meublée
450kg. » Le modèle quatre personnes se vendait à l’époque 360 000 F (anciens francs, bien sûr), celui pour trois personnes 345 000 F et la caravane dépourvue de tout aménagement intérieur 290 000F.
Petite et pratique
Quand il déniche sa Thévenin tout en bois – intérieur comme extérieur –, il y a plus de quinze ans, il ne pense pas alors à poser beaucoup de questions au vendeur sur sa provenance. «Ellem’a tout de suite plu! Surtout sa forme. A l’ époque, j’ en possédais une autre, tout en bois elle aussi, de la marque Ile-de-France. Mais elle était plus longue et elle se trac tait très mal. Sur la route avec elle derrièreonpouv aitdifficilement
dépasser le 70… et encore !» Sa Thévenin Week-end, plus courte, se tracte, pour sa part, avec aisance. Avantage majeur aux yeux de son propriétaire qui, comme beaucoup de rétrocampeurs, est aussi un grand collectionneur : sa petite taille, qui lui permet de se ranger sagement dans le garage entre une Eriba Puck, tractée avec une vieille R6, et une Escargot Bagatelle.
Sans chichis
A l’intérieur, pas de chichis. La banquette se transforme en lit deux places, et on peut même disposer d’une seconde couchette. Issue d’un temps où le luxe n’était pas encore l’espace, cette minicaravane est prévue pour accueillir quatre personnes sous sa carapace. La petite kitchenette fonctionne au gaz. Des coffres de rangement sont insérés sous les sièges. «Le mini-
mum!» résume gaiement le collectionneur avant d’ouvrir une fenêtre grâce à une petite pièce à dévisser.
«Ici, tout est simple !» s’ exclame-til. Sur les fenêtres, des planches de bois tiennent lieu de volet. Joseph Farina pense qu’il s’agit d’une création de l’ancien propriétaire, qui aurait également raccourci l’attelage pour la faire entrer dans son garage. A sa connaissance, seuls trois modèles de Thévenin Week-end circulent sur les routes de France, la sienne comprise .« Je connais deux jeunes dans l’ Yonne qui ont la même Thé venin que moi. L’ un des deux l’ a complètement relookée. Mais il yen a peutêtre une qui dort quelque part dans ungarage…» Lui en tout cas connaît les subtilités de cette pièce rare et sait comment la mettre en valeur malgré sa petite taille .« Je n’ utilise jamais l’auvent…», reconnaît-il. «Sinonon ne voit plus la caravane !»