Tracter avec une automobile électrique
Tout électrique, hybride simple ou rechargeable, les technologies qui tentent de remplacer l’énergie fossile se multiplient et deviennent de plus en plus performantes. Mais les caravaniers sont-ils concernés, eux qui constatent des poids remorquables nuls
Aprè près des années d’approximation, la voiture électrique commence à devenir une réalité t tangible. Les chiffres en attestent avec des imm immatriculations en forte hausse ces derniers mois. Certes, il s’agit pour l’essentiel de modèles à vocation urbaine comme la Renault Zoé, leader sur ce marché, mais le succès de la marque américaine Tesla laisse augurer un avenir proche où de grandes routières mais aussi des crossovers vont pouvoir rouler à 100 % à l’électricité. Pour convaincre définitivement le consommateur, il faut évidemment que l’autonomie des véhicules tout électriques fasse encore de gros progrès et qu’en parallèle, les pouvoirs publics organisent les infrastructures de ravitaillement en électricité. Mais les
choses bougent désormais très vite pour laisser penser que la voie est désormais tracée pour remplacer à moyen terme l’énergie fossile nécessaire à l’alimentation des moteurs thermiques. Pour répondre à la question posée concernant le remorquage avec un véhicule électrique, il faut savoir qu’aucune législation n’interdit de tracter avec un véhicule électrique. Ce sont des considérations techniques comme le surpoids créé par la présence d’un plancher de batterie ou l’impossibilité matérielle de poser un attelage qui ont pour conséquence de voir les constructeurs homologuer leurs modèles tout électriques sans poids remorquable. L’américain Tesla constitue une exception notable pour l’instant car son modèle X 90 D, dernier-né d’une gamme tout électrique, affiche quant à lui un poids tractable de 2 250 kg ! Il faut dire que le véhicule développe 422 ch et affiche des performances d’exception passant par exemple de 0 à100 km/h en seulement 3,2 secondes. Le tarif est tout aussi impressionnant puisqu’il faut compter 107 600 euros pour s’offrir – hors nombreuses options – ce petit bijou de technologie. Pour en terminer avec Tesla, il faut aussi savoir que le constructeur a installé un réseau de 53 stations de bornes de charge rapide, fréquentées pour l’heure par des possesseurs de la fameuse Model S (n’affichant aucun poids tractable).
Hybrides et hybrides rechargeables
Si le tout-électrique ne s’est pas encore généralisé au sein des catalogues des constructeurs automobiles, l’hybride (diesel ou essence) est quant à lui bien présent. Parmi les modèles de référence, il faut citer les Lexus RX 450h (poids tractable de 2 000 kg) et NX 300 h (1 500kg) mais aussi la Peugeot 508 Hybrid4 dont le poids tractable est malheureusement limité à 500 ou 775 kg selon les versions (contre 1 875 en motorisation diesel). Kia propose son modèle Niro Hybride avec un poids tractable de 1 300 kg (seulement pour les versions vendues à partir de début 2017) et Toyota son Rav 4 Hybride avec 1 650 kg en version 4x4 mais seulement 800 kg en 4x2. Enfin, les Toyota Auris Touring ou Renault Kangoo ZE (tout électrique celui-là) ne présentent plus grand intérêt pour les caravaniers car leur poids tractables passent respectivement en diesel de 1 500 à 346 kg en électrique pour le premier et de 1 050 à 374 kg pour le second. Récemment, Volkswagen a proposé sa Golf 7 GTE, modèle hybride de 150 ch ( 38 990 euros) capable de tracter 1 500 kg mais aussi la Passat GTE, forte de ses 218 ch (47 360 euros) et dont le poids tractable affiche un ambitieux 1 600 kg. On se doute qu’avec une telle masse à tracter, l’autonomie annoncée autour d’une cinquantaine de kilomètres chutera lourdement mais l’idée est aussi de limiter les émissions polluantes lors des traversées urbaines. Il n’y a donc qu’à petite vitesse stabilisée que le moteur électrique sera opérationnel, le recours au moteur essence restant indispensable en raison de la charge dès lors qu’il faut accélérer autrement qu’avec un « oeuf sous le pied » ou que l’on circule sur voies rapides ou autoroutières. Là, le recours au thermique sera la règle, entraînant du coup une surconsommation évidente comparée à un moteur diesel traditionnel.
Tracter oui, mais il faut y mettre le prix
A côté des modèles 100 % électriques et des hybrides classiques (moteur essence ou diesel et moteur électrique) existent aussi les hybrides rechargeables. Ces derniers, comme leur nom l’indique, peuvent se recharger sur le réseau électrique, ce qui leur confère, en complément du moteur thermique, une autonomie plus importante que les hybrides simples qui ne peuvent compter que sur l’énergie récupérée au freinage et en décélération. Audi propose l’A3 et le Q7 e-tron (un gros diesel 3 litres et un moteur électrique pour une puissance totale de 373 ch, avec à la clé un poids tractable record de 2 800kg !) avec cette technologie offrant une autonomie d’environ 50 kilomètres (sûrement beaucoup
moins en tractant), BMW pas moins de 8 modèles et Kia sa berline Optima. Mitsubishi propose de son côté l’intéressant Outlander PHEV (1 500 kg remorquable). Volvo connaît un certain succès avec les V60 Hybrid rechargeables et XC90 PHEV. Sans oublier la Prius de Toyota, précurseur en la matière mais sans mention de poids tractable. A noter que Hyundai vient de lancer son modèle Ioniq, jolie berline disponible en version hybride simple ou rechargeable mais dans les deux cas elle aussi sans possibilité de tracter. Dommage. On le voit, s’il est possible de tracter avec une voiture hybride, il faut pour l’instant y mettre le prix fort car seuls les modèles de haut de gamme sont capables d’offrir des poids remorquables conséquents. Le passage massif à l’électrique est inéluctable mais ne se fera par ailleurs que lorsqu’un réseau de recharge rapide sera opérationnel partout en France et en Europe et que les tarifs, incitations fiscales incluses, seront un peu plus abordables.